mardi 31 décembre 2013

La vie et l’œuvre de Serigne Saliou Mbacké racontée par un de ses proches, Serigne Bassirou Mbacké Khelcom


I. PERSONNALITÉ DE SERIGNE SALIOU

Serigne Saliou Mbacké est né en 1915 à Diourbel. Il est le fils de Sokhna Faty Diakhaté, issue d’une famille célébre dans l’apprentissage du Coran. Il fit ses études coraniques chez Serigne Alassane Diakhaté, puis chez Serigne Abibou Mbacké, chez Serigne Modéme, Serigne Mor Sassoum Diakhaté, Serigne Makhtar Dieng de Gindodi. Il fut très pieux et était d’une grande humanité. Il était calme, doux et jovial et n’était pas prolixe. Il aimait les grands faits en direction de ses semblables dans l’intention de les bénir, de les aider. Il était honnête et faisait preuve d’une grande retenue et d’une remarquable humilité.  

II. RELATIONS AVEC LA FAMILLE DE KHADIMOU RASSOUL 

Il n’hésitait jamais à distribuer la totalité de sa production agricole à l’ensemble des descendants de Serigne Touba Khadimou Rassoul, sans exclusive. C’est après avoir distribué toute sa récolte qu’il songeait à trouver de quoi nourrir sa propre famille. Serigne Cheikh Moustapha Mbacké, le premier khalife de Serigne Touba avait légué la maison de Mbour. C’est une pratique courante de voir attribuer à l’un ou l’autre fils du Cheikh , le nom de Chaque enfant qui venait au monde, c’était une famille très unie. Serigne Abdoul ahad lui offrit la parcelle contiguë à sa demeure et une importante quantité de vivres. 

Cheikh Shouhaïbou Mbacké lui avait confié cent talibés et en retour Serigne Saliou lui accordait chaque année une haddiya consistante. Avant sa disparition, il confia à son tour, à Serigne Amsatou fils de Serigne Sohaïbou un lot important de petits talibés à éduquer. A chaque Gamou, il partageait le fruit du Magal à tous les fils de Cheikh Ahmadou Bamba. Contrairement aux autres années, en 2007, il fit ce partage aux petits fils de Serigne Touba dès la fin du mois de Ramadan. 

III. LES DAHRAS DE SERIGNE SALIOU MBACKE 

En 1934, il créa le Dahra de Gott. Il mit sur pied les Dahras de : Khabane, de Ndiapandal, de Ndiouroul, de Ndoka, de Gnarou, Darou Salam Djim Nguel, Nguédiane, Guélor, Ndjenné, Ngabou, Dianatou Mahwah n° 1 2 Darou Tansil, 3 Touba Bélel, 4 Darou Mouhty, 5 Darou Rahmane, 6 Ndindy, 7 Ousnou Mahab, 8 Darou Khoudoss, 9 Touba Khelcom, 10 Darou Salam, 11 Darou Miname, 12 Darou Marnane, 13 Oumoul Khoura, Darou Alimoul Khabir, Taïba. Des milliers de talibés y sont internés pour une éducation coranique et une formation pratique. Il y fait régner l’entre aide, la solidarité. Des citoyens bien formés et bien éduqués sortaient de ces Dahras avant de se lancer dans la vie productive. Ils sont reconnus par leur ardeur au travail, leur piété et leur sens des responsabilités. 

En 1991, au début de son son khalifa, il demanda en ce qu’on lui envoie des enfants pour parfaire leur éducation religieuse dans des différents Dahras. Il créa khelcom qui est un domaine de cinquante mille ha (50 000 ha) à défricher. Tous ces talibés étaient nourris, habillés, logés, et soignés. Il évitait les châtiments corporels et prêchait le bon exemple à suivre. Il était très habile à guider les hommes et leur faire entretenir des relations d’empreintes d’humanité, de cordialité, de vérité, et de solidarité. Il savait transmettre à ses talibés, le savoir, le savoir-faire et le savoir être.  

IV. RELATIONS AVEC LES AUTORITES, LES DAHIRAS, SA PRODUCTION 

Il a toujours demandé aux talibés de tous ordre, de travailler à Khelcom. Il savait partager son avoir avec toutes les maisons religieuses du Sénégal mais dans la simplicité et dans la discrétion. Toutes les Dahiras recevaient ses prières et ses bénédictions. il les exhortait à continuer à perpétrer les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba. Je citerai parmi les Dahiras : Le Dahira « Mafatihoua Bisri » Bountou port qui célébre le retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba le 11 novembre de chaque année. Le Dahira des étudiants mourides « Izbou Tarquiya » (nom donné par Serigne Saliou Mbacké). 

Le Dahira « Matlaboul Faouseyni » qui à réalisé la construction de l’hôpital le 02/03/1994 avec un budget de départ de six millions de francs CFA. Il fut inauguré le 02/03/2002 d’un coût total de six milliards. Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba enterrait de l’argent qu’il recevait en trois parties : celle qui retournait à Serigne Touba, une seconde partie était utilisait par lui et les talibés et une troisième partie était déposée sans aucune surveillance et il ne s’en occupait guère. Il a redynamisé l’acte de nommer des « Cheikh » qui s’entourent de fervents talibés.  

V. SON ŒUVRE 

Il fit construire plusieurs mosquées à travers tout le pays. Il donna le billet de pèlerinage à la Mecque à un nombre incalculable de musulmans. Plusieurs « Kaamils » ont été écris dans ses différents Dahras. Il ne s’occupait que de l’Islam. Il aimait lire le Coran et le faisait lire à tout moment. Il facilitait le voyage d’études et de travail à plusieurs talibés. Il achetait des maisons souvent coûteuses pour y faire apprendre le Coran. Il priait pour tous les hommes politiques surtout ceux qui lui avaient fait acte d’allégeance. Les hommes riches de ce monde, les autorités de toutes sortes et les savants qui venaient le visiter lui tirer la référence par sa modestie, son humilité et voyaient en lui un homme de Dieu. 

Les Dahiras des tailleurs habillaient les talibés disséminés dans les différents Dahras. Les grandes nations ont témoigné de l’excellence de la méthode d’éducation de Serigne Saliou et que si le Sénégal suivait la voie qu’il a tracée, le Sénégal serait sous peu un pays émergent. C’était un homme d’une culture immense, mais il était humble et modeste. VI. LE POUVOIR DE SERIGNE SALIOU MBACKE Il faisait beaucoup de miracles sur les gens qui souffraient physiquement ou moralement. Il était d’une disponibilité pour tous ceux qui le sollicitaient.  

VII. SON KHALIFA DE 1991 A 2007 

Il trouva à Touba vingt cinq mille parcelles lotissées et habitées. Il y ajouta quatre vingt dix neuf mille. Chaque maison est numérotée. Il souhaitait que chaque habitant de Touba ait son titre foncier. Il initia plusieurs quartiers périphériques à Touba. Il finança dix milliards de francs Cfa et les travaux démarrés le Dimanche 16/12/2007. Plusieurs « Kaamils » y furent lus. Il créa le Comité « Aïnou Rahmati » et leur octroya dix millions pour rendre l’eau gratuite. Il créa vingt huit maisons de Serigne Touba à Touba. Il réitéra les intérdits de Cheikh Ahmadou Bamba sur la toute la localité. Il distribuait les moutons de Tabaski qu’on lui offrait à toute la famille de Serigne Touba. Ces moutons provenaient de chez Serigne Massamba Diop, chez Mame Cheikh Ibra Fall, chezCheikh Issa Diénne et d’autres talibés. Le Magal de Touba de 18 Safar, recevait tous ses invités, faisait réciter le Coran. Il faisait la même chose pour le Gamou et participait matériellement et financièrement partout où on le célébrait. Il fit de Touba une ville sainte, participa à la solution de assainissement des eaux de pluie et des eaux usées. 

Il développa le réseau électrique et les routes goudronnées à l’intérieur de la ville sainte. Il eut comme projet la construction de l’aéroport, le canal du Baol, l’extension du réseau électrique haute tension sur quarante cinq kilomètre à l’intérieur de Touba, un marché de poissons et l’abattoir moderne. Il a prévu un important forail et le tout d’un coût global de six milliards. Les ministères concernés sont ceux de l’urbanisme, de la route Dahra Djolof, le centre d’enfouissement technique (CET) est en cours de construction. Il va aider à la gestion finale des déchets de Touba. Le maître d’œuvre est le Ministre de l’Environnement et de la Protection de la Nature. Il faut également citer le projet de construction d’un village artisanal à Touba sous la houlette du Ministère de l’Artisanat et de la Communauté Rurale de Touba. Parmi les lieux parfaitement éclairés à Touba par un éclairage dernier cri, il faut citer les alentours de la Grande Mosquée la route de Mbacké et Djanatoul Mahwah et d’autres lieux. Cinq cent kilomètre de tuyaux d’adduction d’eau relient les différents forages à l’intérieur de Touba. Il avait habitude de dire que traditionnellement c’est le chef de village qui forait les puits donc l’adduction d’eau lui incombait.  

VIII. CAUSERIE DE SERIGNE SALIOU MBACKE 

 Il rappelait toujours à son auditoire les piliers de l’Islam. Il aimait demander aux gens de sortir l’aumône à tout moment et en tout lieu. Il prônait l’amour du prochain. Il aimait rappeler que Serigne Touba demander aux fidèles d’appliquer strictement ses conseils et d’éviter ses interdits. Le chemin qu mène au Paradis est parsemé d’embûche mais un effort sur soi pour l’éviter l’homme a deux « greniers » à remplir, l’estomac et la tombe. Ce qui remplit l’estomac est un don de Dieu et ce qui remplit la tombe sont les bienfaits de chacun. Celui qui ne craint pas Dieu craint un des créatures de Dieu. Toutes les maisons qui longent la corniche doivent s’adonner à la lecture du Coran et des Khassaïdes. 

Les maisons à proximité de la Mosquée n’ont pas de prix : abstenez-vous de les vendre. Il rappelait toujours à l’assistance de la dévotion à Dieu et le culte du travail. Les hommes peinent à réaliser des choses alors que la prière de deux rakkas est plus facile, donc ne manquez jamais une seule prière. Il ne faut jamais médire de quelqu’un et de n’import quelle tarikha. Il racontait que Serigne Touba avait une fois vivement grondé ses « beuk neek » sur des pratiques de ce genre. Le plus grand talibé Mame Cheikh Ibra Fall n’a jamais dit de mal de quiconque (individu ou tarikha). Il donnait en référence Serigne Massamba Diop et les plus proches talibés de Serigne Touba. Si l’homme cite les défauts de son prochain c’est uniquement pour le vilipender mais si Dieu cite ces défauts c’est pour le gracier. Il sait que les talibés ont donné avant qu’il ne demande. 

Il aimait offrir tout ce qu’il avait et exhortait les gens à donner, il voulait toujours augmenter leur avoir. Il disait que c’était le seul secret pour avoir plus de richesse. Il y a trois choses à laisser pour faire partie des hommes de Dieu : Discussion sur des sujets futiles Dispute Se réveiller tard le matin Il faut perpétrer les préceptes de l’Islam initiés par le Prophète Mouhamed PSL et redynamisés par Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké créa le mouridisme. Serigne Saliou a su préserver tous les acquis avant de céder le flambeau à Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké « yala nafi yag té wër ». Que Dieu le tout puissant réalise tous ses vœux sur l’œuvre de Serigne Touba. Que Dieu aide et protége Serigne Cheikh Saliou Mbacké pour qu’il puisse achever tous les projets de son père. Amen. 

Source: istikhama.org

samedi 28 décembre 2013

Serigne Saliou Mbacké, le géomètre 7 ans après ! Et si le développement du Sénégal devait passer par Khelcom ?

Il est venu au monde en décembre 1915, il est retourné vers son Créateur le 28 décembre 2007. Depuis 7 bonnes années, « Mame » est arraché à l’affection des musulmans du monde. Un homme de Dieu certes, mais aussi un géomètre. Il a tracé des quartiers comme Dianatoul quelques années après avoir façonné ce vaste « pays » appelé Khelcom.Khelcom… Et si tout le monde avait compris !Khelcom, jadis, forêt redoutée, est devenue, depuis quelques années un paradis pour certains Sénégalais qui la prennent d’assaut à chaque fois qu’il est question de travaux champêtres.

 Pourtant, rien de ce qui fut en 1991 ne pouvait laisser augurer un tel dénouement. En fait, il y a 22 ans que le Gouvernement sénégalais donnait ces 45 000 hectares de terres au regretté Serigne Saliou qui s’engagea à les utiliser pour les besoins de l’Agriculture. En son temps, les terres offraient un visage lugubre, avec des hyènes et autres animaux sauvages qui menaçaient, de manière permanente, la vie humaine. 

Le 5ème Khalife Mouride releva le défi, même si à ses débuts, Khelcom était difficile à vivre. Un des principaux Diawrignes qui a accepté de se confier, dira que les premiers mourides qui ont osé affronter les 5 premières années ces périmètres agricoles, ont souffert le martyr. Il n’y avait pas d’électricité, encore moins de l’eau. Les personnes venues travailler bouclaient des dizaines de kilomètres à pied pour rejoindre les champs et c’était rare, ajoute-t-il , de boucler une journée sans être mis au courant qu’une personne a été mordue par un serpent venimeux ou piquée par un scorpion mortel. « Il n’y avait que les véritables mourides imbus des vraies valeurs du mouridisme, friands de l’héritage religieux de Serigne Touba, qui osaient répondre à l’appel du marabout ». La mort dans l’âme, notre interlocuteur ajoutera: « aujourd’hui que de bonnes conditions pour un bon séjour sont proposées par des bonnes volontés, tout le monde vient. Cette ruée, en soi est salutaire Car Khelcom est devenue aujourd’hui la clef du développement du Sénégal ».

Un « pays » savamment bien dessiné par un « géomètre » hors pair,Khelcom compte 15 foyers de ce genre, distants de 9 kilomètres, les uns des autres. Citons : Touba Khelcom, Darou Miname, Darou Moukhty, Ndindy, Darou Salam , Dianatoul Mahwa, Ousnoul Mahab , Darou Rahmane, Taiba, Darou Khoudoss etc… Au niveau de chaque daara, des forages ont été creusés, des postes de santé installées, un hôpital mis en place, des routes tracées et bitumées. Chaque daara est bien organisé avec un Diawrigne à la tête. Il veille sur 313 enfants venus apprendre le Coran et recevoir une bonne éducation. Celui que les talibés surnomment « Borom Ndiouroul ak Ndianpandal » a donné, de son vivant, l’allure d’un opérateur économique sans pareil. En fait, Serigne Saliou a, toujours, fait de l’émancipation économique de l’être humain une obligation, facilement, satisfaisable par le biais de l’Agriculture ».

 Le regretté Khalife a très tôt compris que l’Agriculture, de manière générale, tardait à prendre son envol à cause de la tendance des Sénégalais à délaisser le secteur. « Le Sénégal ne peut pas se développer sans l’Agriculture. Il fut osé attaquer les forêts, les défricher et s’assurer une bonne disponibilité de l’eau », confie un Diawrigne vasé à Dianatoul Mahwa depuis le rappel à Dieu de son guide spirituel en 2007. La leçon aux Sénégalais et à l’Etat du Sénégalais a été de le dire que le développement du pays passait par l’agriculture et qu’il fallait oser affronter les grands espaces encore inutilisables. Aujourd’hui, le chemin est encore long pour atteindre l’autosuffisance alimentaire nécessaire pour entrer dans l’ère du développement.

Source: Seneweb.com

vendredi 27 décembre 2013

Anniversaire du rappel à Dieu de Cheikh Saliou Mbacké, 5ème Khalife de Serigne Touba Khadimou Rassoul (RTA) Hommage à Cheikh Saliou Mbacké (1915 – 2007) : Un feu éternellement vivant !

28 décembre 2007 – 28 décembre 2014 : Voilà exactement sept (7) ans que Cheikh Saliou Mbacké, à 92 ans, nous quittait, en laissant toute la Ummah islamique dans la tristesse, pour rejoindre son vénéré père et maître, Serigne Touba Khadimou Rassoul (RTA) fondateur de la Mouridiya qui, le mardi 16 juillet 1921 (18 Safar 1313), en résidence surveillée à Diourbel depuis le 15 janvier 1912, obtint du Seigneur son Agrément Eternel (Ngueureum) au prix de moult et lourdes épreuves. Il ordonna à ses disciples, aux croyants et à toutes les créatures de l’aider à remercier le Très Haut pour tous les bienfaits inestimables qu’il reçut de Lui ce jour là et qui, à chaque 18 Safar, seront amplifiés. Ainsi donc, le Magal venait d’entrer définitivement dans l’hagiographie de la Mouridiya. A ce titre, il convient de rendre César à ce qui lui revient et c’est le lieu, Hic et Nunc, de savoir un gré profond à Son Excellence Me Abdoulaye Wade, d’être le premier Président de la République du Sénégal à faire du Magal de Touba, une fête nationale chômée et payée ; son successeur le Président Macky Sall d’en faire autant et ce n’est que justice !



Cheikh Saliou exerça son Khalifat pendant 17 ans (de 1990 à 2007). Il vit le jour en 1915 à Diourbel au moment où Serigne Touba (RTA) y était en résidence surveillée comme cité supra. Son accession à la tète de la communauté mouride, le 13 mai 1990, fut marquée par son mémorable sermon prononcé un jour de Korité du 5 avril 1992 à Touba et dans lequel il dit : «Hormis l’Islam et par conséquent la gestion de l’héritage de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba (Psl), rien ne saurait retenir mon attention, encore moins susciter de ma part commentaires ou directives quelconques». Et toujours le Saint Homme de poursuivre sa détermination de contribuer à la rénovation (yeesal) de la voie initiée par ses prédécesseurs de Cheikh Mouhamadou Moustapha à Cheikh Abdoul Khadr Mbacké l’Imam des Imams.



Il procéda ainsi à la promotion de l’Islam, à travers la fructification du legs de son illustre père, par l’implantation des daaray tarbiya (centres d’enseignement religieux et d’éducation par la pratique) qu’il confia à des formateurs bien préparés. Il accordait une importance capitale à l’éducation des enfants et leur vouait une affection extraordinaire. L’exemple de Khelcom qu’il mit en place, en 1991, constitue un vaste projet agricole d’intérêt national. Il suffit de s’y rendre pour s’en convaincre. A cela s’ajoutent les grands travaux de réhabilitation de la grande mosquée de Touba et de la sainte ville qu’il confia, jadis, à son fils talibé Serigne Moustapha Saliou.



Sa piété exemplaire, sa sérénité légendaire, son rayonnement spirituel universel, sa disponibilité et ses contacts simples et directs, lui permirent de briller sur toute la Ummah islamique sans pour autant quitter le Sénégal, contrairement à son jeune frère et fils cadet de Serigne Touba (RTA) le Cheikh Mouhamadou Mourtada Mbacké dont l’œuvre s'est étendue au monde entier à travers les visites annuelles qu'il accomplissait aux quatre coins du globe pour répandre et revivifier le message de l'Islam et les enseignements de son illustre et vénéré père.



Cheikh Saliou fut au service de toute la communauté musulmane faisant assidûment preuve dans tous ses actes et propos, d’une humanité, d'une piété et de Vertus remarquables qui le firent aimer et respecter de tous. Il incarnait cette fonction de régulation sociale dont le Sénégal a tellement besoin, surtout en ces temps troublés. Pour preuve, les événements sociopolitiques qu’il assista durant son magistère ne l’ont point ébranlé et, jamais, il ne prit une quelconque position.



Son existence sur terre se distingua par une remarquable ardeur et une forte détermination à l'acquisition de la science, par un fort attachement à l'orthodoxie et à la Sunna du Prophète (Psl), par la tempérance et le détachement des vanités du bas monde et bien d'autres vertus procédant d'une Faveur divine particulière. On reconnaissait déjà en lui, dés son jeune âge, l'essentiel des qualités dévolues aux saintes éminences, celles des grands Hommes de Dieu appelés à réaliser des destinées exceptionnelles. Ainsi, il hissa, pendant 17 ans, le drapeau du Mouridisme et les enseignements du Cheikh à un niveau difficilement atteignable. À ce titre, la communauté mouride lui en saura une reconnaissance infinie !



Cheikh Saliou capitalisait d'autant plus l'attachement extraordinaire des disciples mourides en ce sens qu'il fut le dernier fils vivant de Serigne Touba Khadimou Rassoul (RTA) sur terre et représentait ainsi aux yeux de beaucoup d'entre eux, inconsciemment ou non, le dernier maillon du second cycle de vie de leur communauté. D’où cette panique et consternation, lorsqu’au lendemain du 28 décembre 2007, tous se réveillèrent abattus et incrédules à l’annonce de sa disparition; comme ce fut exactement le cas lorsque Dieu, en 632 à Médine, rappela à ses côtés le Prophète Mouhamed (Psl) (cf. notre contribution sur la quintessence du Grand Magal de Touba paru dans le journal Sud quotidien du mercredi 11 février 2009). Et la nouvelle était difficile à admettre pour beaucoup de Sénégalaises et Sénégalais surtout habitués à sa figure rassurante et paternelle, à ses vertus remarquables et stables qui ramenaient toujours la concorde sociale, la paix et la sérénité.



Par ce qui précède, il nous parait essentiel, à travers notre contribution, de rendre hommage à un Homme de Dieu qui, pendant 17 ans de Khalifat, porta admirablement le flambeau du Mouridisme sans complainte ni reproche, sans erreur ni faille, sans faiblesse ni hésitation avec une extrême affection et une telle compassion qu’il vouait à ses condisciples mourides, à ses frères musulmans et à tous les croyants.



Ne leur disait-il pas au cours de ses sermons invariables frappants de concision, à l'instar de celui-ci qu'il adressa, pour la dernière fois, à la communauté mouride un jour de Korité (Aid el Fitr), le 13 octobre 2007 à Touba, et dont voici la substance: «Je salue tous mes frères musulmans et tous mes condisciples mourides. Je rappelle tous mes frères musulmans, tous mes condisciples et ma propre personne l’objet et la motivation de notre séjour terrestre : l’Adoration de Dieu notre Seigneur». Et toujours le Cheikh de poursuivre : «Je me repens en Dieu et implore Son Pardon en faveur de tous mes frères musulmans…». Quelle sollicitude !



Point, à notre sens, ne saurait exister assurément de plus belle illustration de l’assertion du Serviteur Eternel du Prophète (Psl): «Par Saliou DIEU parachèvera toute mon œuvre et mon intention». Donc, il fut le témoin et l’esprit vivant de Serigne Touba et comme aimait à le dire Serigne Moussa Kâ (*) : « Domadi Baaye, Baaya di Dom ». Il est ce feu vivant qui ne s’éteint point et qui s’allume avec mesure !



Tous nos vœux d’éternité au fils de Sokhna Fatou Diakhaté !



Serigne Touba Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké Yalnafi Yag Té Wer



(*) Eminent poète sénégalais en langue wolof et contemporain de Serigne Touba (RTA)



Par Birame Lothi DEME

Informaticien à la DAF

(Direction de l’Automatisation des Fichiers)

Au Ministère de l’Intérieur

Tél. (+221) 774199849

E-mail : bildeme@gmail.com / bildeme@hotmail.com

jeudi 26 décembre 2013

(VIDÉOS) Serigne Saliou: Jantub Jamonom


Exposé de Serigne Saliou Gueye sur le livre de Serigne Khalil Mbacke (un petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba & Mame Thierno Birahim) dédié a Serigne Saliou Mbacke Ibn Khadimou Rassoul.



dimanche 8 décembre 2013

Hommage à Cheikh Saliou MBACKE (1915 – 2007) : Un esprit universel

Le 28 décembre 2007, Cheikh Saliou MBACKE était parti sereinement rejoindre son vénère père et guide Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE Khadimou Rassoul ainsi que ses frères qu’il servit avec dévouement. Il fut, comme j’aime à le dire à mes amis, le dernier des Cinq majeurs : Wûtu Niëp, Mudié Lëpp, Matall lëpp. Il vit le jour à Diourbel en 1915 au moment où Serigne Touba Khadimou Rassoul y était en résidence surveillée depuis le 15 janvier 1912. 

 Cheikh Saliou exerça son khalifat pendant 17 ans (de 1990 à 2007). Il rayonnera sur la Ummah islamique sans pour autant quitter le Sénégal où venaient le trouver des dignitaires de toute obédience religieuse et des citoyens de toutes conditions, venus des quatre coins du monde, solliciter des prières et son assistance efficace et discrète. Il fut au service de toutes les créatures. Ainsi donc, il fut un digne héritier de Serigne Touba Khadimou Rassoul tant par l’action que par la pensée. A cet égard, il accordait une importance particulière à l’éducation des enfants ainsi qu’aux travaux champêtres. Il suffit de visiter Xelcom pour s’en convaincre.

En Cheikh Saliou se cristallisa la détermination de Cheikh Ibra Fall Baboul mouridina, l’érudition de Cheikh MBACKE BOUSSO, la sérénité et le courage de Cheikh Mouhamadou Moustapha MBACKE, la prestance et le goût du savoir de Cheikh Mouhamad Bachir MBACKE, la cohérence et le rigueur de Cheikh Abdoul AHAD MBACKE, la spiritualité de Cheikh Abdou Qadr MBACKE, l’imam des imams, le silence et l’extrême dignité de Cheikh Ahmadou MBACKE Gaïndé Fatma, la discrétion de Serigne MBACKE Madina, l’orthodoxie de Cheikh Chouhaybou MBACKE, l’ouverture d’esprit de Cheikh Mouhamad Mourtadha MBACKE.

A toutes ces qualités sublimes, Cheikh Saliou MBACKE y ajoutera la mesure et la miséricorde, vertus dans lesquelles ses prédécesseurs et ses contemporains l’auraient sans doute envie quelque grande que fussent leurs vertus et leurs prestiges. En effet tous les actes qu’il posa durant son magistère furent marqués du sceau de ces vertus sus citées. Pour preuves, tous les événements sociopolitiques –et quelle que fut leur intensité- qui survinrent de 1990 à 2007 ne l’ont point ébranlé et, jamais, il ne prît des positions qui prêtées à équivoque ou qui subodoraient un quelconque parti pris. Ses discours courts, précis, pertinents, nimbés d’une exquise courtoisie et bien à propos ramenaient toujours la paix et la sérénité.

 Cheikh Saliou MBACKE fut un berger vigilant pour a mouridiya et la ummah islamique, une référence capitale en somme, un esprit universel. Il accordait une importance particulière au SANT (remerciement de DIEU et Serigne Touba Khadimou Rassoul) qui est la cime de la spiritualité et son corolaire temporel le bérndé (Hospitalité assortie de mets en quantité et en qualité). Son Talibé le Cheikh Bethio Thioune les amena à un niveau difficilement égalable. Le SANT est devenu un concept spirituel operatoire qui a littéralement transformé l’univers mouride et, partant, islamique : Niëpp Ngui sant !

Cheikh Saliou vouait une affection extraordinaire à ses mourides et à tous les croyants, bref, à l’humain tout court. Ne leur disait-il pas à quelques mois de son rappel à Dieu :

Souma djiitoo, xaar léén,
Souma léén guissoul dëp,
Souma gneuwé fék nguéén dém, ma topou sén ganaw.
Quelle sollicitude !
Donc nagnou and diko sant bafaw.

Tous nos vœux d’éternité au cinquième khalif de Serigne Touba Khadimou Rassoul.
En finissant cette contribution, j’ai une pensée pieuse pour mon frère et ami Feu Amar YADE, membre fondateur de l’initiative And SANT, rappelé à DIEU le 16 décembre 2006 et dont l’affection pour Cheikh Saliou était incommensurable. J’imagine son plaisir, le jour où il apprit que Cheikh Saliou est venu lui rejoindre dans la demeure éternelle. Amar : Puisse Cheikh Saliou t’entourer de sa miséricorde éternelle.

Docteur Ibrahima DEME         
Vétérinaire Chargé d’études 
Coordonateur de And SANT
Unité 4 PlleAss. N°3007- Dakar 
idemmedk@yahoo.