mardi 31 décembre 2013

La vie et l’œuvre de Serigne Saliou Mbacké racontée par un de ses proches, Serigne Bassirou Mbacké Khelcom


I. PERSONNALITÉ DE SERIGNE SALIOU

Serigne Saliou Mbacké est né en 1915 à Diourbel. Il est le fils de Sokhna Faty Diakhaté, issue d’une famille célébre dans l’apprentissage du Coran. Il fit ses études coraniques chez Serigne Alassane Diakhaté, puis chez Serigne Abibou Mbacké, chez Serigne Modéme, Serigne Mor Sassoum Diakhaté, Serigne Makhtar Dieng de Gindodi. Il fut très pieux et était d’une grande humanité. Il était calme, doux et jovial et n’était pas prolixe. Il aimait les grands faits en direction de ses semblables dans l’intention de les bénir, de les aider. Il était honnête et faisait preuve d’une grande retenue et d’une remarquable humilité.  

II. RELATIONS AVEC LA FAMILLE DE KHADIMOU RASSOUL 

Il n’hésitait jamais à distribuer la totalité de sa production agricole à l’ensemble des descendants de Serigne Touba Khadimou Rassoul, sans exclusive. C’est après avoir distribué toute sa récolte qu’il songeait à trouver de quoi nourrir sa propre famille. Serigne Cheikh Moustapha Mbacké, le premier khalife de Serigne Touba avait légué la maison de Mbour. C’est une pratique courante de voir attribuer à l’un ou l’autre fils du Cheikh , le nom de Chaque enfant qui venait au monde, c’était une famille très unie. Serigne Abdoul ahad lui offrit la parcelle contiguë à sa demeure et une importante quantité de vivres. 

Cheikh Shouhaïbou Mbacké lui avait confié cent talibés et en retour Serigne Saliou lui accordait chaque année une haddiya consistante. Avant sa disparition, il confia à son tour, à Serigne Amsatou fils de Serigne Sohaïbou un lot important de petits talibés à éduquer. A chaque Gamou, il partageait le fruit du Magal à tous les fils de Cheikh Ahmadou Bamba. Contrairement aux autres années, en 2007, il fit ce partage aux petits fils de Serigne Touba dès la fin du mois de Ramadan. 

III. LES DAHRAS DE SERIGNE SALIOU MBACKE 

En 1934, il créa le Dahra de Gott. Il mit sur pied les Dahras de : Khabane, de Ndiapandal, de Ndiouroul, de Ndoka, de Gnarou, Darou Salam Djim Nguel, Nguédiane, Guélor, Ndjenné, Ngabou, Dianatou Mahwah n° 1 2 Darou Tansil, 3 Touba Bélel, 4 Darou Mouhty, 5 Darou Rahmane, 6 Ndindy, 7 Ousnou Mahab, 8 Darou Khoudoss, 9 Touba Khelcom, 10 Darou Salam, 11 Darou Miname, 12 Darou Marnane, 13 Oumoul Khoura, Darou Alimoul Khabir, Taïba. Des milliers de talibés y sont internés pour une éducation coranique et une formation pratique. Il y fait régner l’entre aide, la solidarité. Des citoyens bien formés et bien éduqués sortaient de ces Dahras avant de se lancer dans la vie productive. Ils sont reconnus par leur ardeur au travail, leur piété et leur sens des responsabilités. 

En 1991, au début de son son khalifa, il demanda en ce qu’on lui envoie des enfants pour parfaire leur éducation religieuse dans des différents Dahras. Il créa khelcom qui est un domaine de cinquante mille ha (50 000 ha) à défricher. Tous ces talibés étaient nourris, habillés, logés, et soignés. Il évitait les châtiments corporels et prêchait le bon exemple à suivre. Il était très habile à guider les hommes et leur faire entretenir des relations d’empreintes d’humanité, de cordialité, de vérité, et de solidarité. Il savait transmettre à ses talibés, le savoir, le savoir-faire et le savoir être.  

IV. RELATIONS AVEC LES AUTORITES, LES DAHIRAS, SA PRODUCTION 

Il a toujours demandé aux talibés de tous ordre, de travailler à Khelcom. Il savait partager son avoir avec toutes les maisons religieuses du Sénégal mais dans la simplicité et dans la discrétion. Toutes les Dahiras recevaient ses prières et ses bénédictions. il les exhortait à continuer à perpétrer les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba. Je citerai parmi les Dahiras : Le Dahira « Mafatihoua Bisri » Bountou port qui célébre le retour d’exil de Cheikh Ahmadou Bamba le 11 novembre de chaque année. Le Dahira des étudiants mourides « Izbou Tarquiya » (nom donné par Serigne Saliou Mbacké). 

Le Dahira « Matlaboul Faouseyni » qui à réalisé la construction de l’hôpital le 02/03/1994 avec un budget de départ de six millions de francs CFA. Il fut inauguré le 02/03/2002 d’un coût total de six milliards. Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba enterrait de l’argent qu’il recevait en trois parties : celle qui retournait à Serigne Touba, une seconde partie était utilisait par lui et les talibés et une troisième partie était déposée sans aucune surveillance et il ne s’en occupait guère. Il a redynamisé l’acte de nommer des « Cheikh » qui s’entourent de fervents talibés.  

V. SON ŒUVRE 

Il fit construire plusieurs mosquées à travers tout le pays. Il donna le billet de pèlerinage à la Mecque à un nombre incalculable de musulmans. Plusieurs « Kaamils » ont été écris dans ses différents Dahras. Il ne s’occupait que de l’Islam. Il aimait lire le Coran et le faisait lire à tout moment. Il facilitait le voyage d’études et de travail à plusieurs talibés. Il achetait des maisons souvent coûteuses pour y faire apprendre le Coran. Il priait pour tous les hommes politiques surtout ceux qui lui avaient fait acte d’allégeance. Les hommes riches de ce monde, les autorités de toutes sortes et les savants qui venaient le visiter lui tirer la référence par sa modestie, son humilité et voyaient en lui un homme de Dieu. 

Les Dahiras des tailleurs habillaient les talibés disséminés dans les différents Dahras. Les grandes nations ont témoigné de l’excellence de la méthode d’éducation de Serigne Saliou et que si le Sénégal suivait la voie qu’il a tracée, le Sénégal serait sous peu un pays émergent. C’était un homme d’une culture immense, mais il était humble et modeste. VI. LE POUVOIR DE SERIGNE SALIOU MBACKE Il faisait beaucoup de miracles sur les gens qui souffraient physiquement ou moralement. Il était d’une disponibilité pour tous ceux qui le sollicitaient.  

VII. SON KHALIFA DE 1991 A 2007 

Il trouva à Touba vingt cinq mille parcelles lotissées et habitées. Il y ajouta quatre vingt dix neuf mille. Chaque maison est numérotée. Il souhaitait que chaque habitant de Touba ait son titre foncier. Il initia plusieurs quartiers périphériques à Touba. Il finança dix milliards de francs Cfa et les travaux démarrés le Dimanche 16/12/2007. Plusieurs « Kaamils » y furent lus. Il créa le Comité « Aïnou Rahmati » et leur octroya dix millions pour rendre l’eau gratuite. Il créa vingt huit maisons de Serigne Touba à Touba. Il réitéra les intérdits de Cheikh Ahmadou Bamba sur la toute la localité. Il distribuait les moutons de Tabaski qu’on lui offrait à toute la famille de Serigne Touba. Ces moutons provenaient de chez Serigne Massamba Diop, chez Mame Cheikh Ibra Fall, chezCheikh Issa Diénne et d’autres talibés. Le Magal de Touba de 18 Safar, recevait tous ses invités, faisait réciter le Coran. Il faisait la même chose pour le Gamou et participait matériellement et financièrement partout où on le célébrait. Il fit de Touba une ville sainte, participa à la solution de assainissement des eaux de pluie et des eaux usées. 

Il développa le réseau électrique et les routes goudronnées à l’intérieur de la ville sainte. Il eut comme projet la construction de l’aéroport, le canal du Baol, l’extension du réseau électrique haute tension sur quarante cinq kilomètre à l’intérieur de Touba, un marché de poissons et l’abattoir moderne. Il a prévu un important forail et le tout d’un coût global de six milliards. Les ministères concernés sont ceux de l’urbanisme, de la route Dahra Djolof, le centre d’enfouissement technique (CET) est en cours de construction. Il va aider à la gestion finale des déchets de Touba. Le maître d’œuvre est le Ministre de l’Environnement et de la Protection de la Nature. Il faut également citer le projet de construction d’un village artisanal à Touba sous la houlette du Ministère de l’Artisanat et de la Communauté Rurale de Touba. Parmi les lieux parfaitement éclairés à Touba par un éclairage dernier cri, il faut citer les alentours de la Grande Mosquée la route de Mbacké et Djanatoul Mahwah et d’autres lieux. Cinq cent kilomètre de tuyaux d’adduction d’eau relient les différents forages à l’intérieur de Touba. Il avait habitude de dire que traditionnellement c’est le chef de village qui forait les puits donc l’adduction d’eau lui incombait.  

VIII. CAUSERIE DE SERIGNE SALIOU MBACKE 

 Il rappelait toujours à son auditoire les piliers de l’Islam. Il aimait demander aux gens de sortir l’aumône à tout moment et en tout lieu. Il prônait l’amour du prochain. Il aimait rappeler que Serigne Touba demander aux fidèles d’appliquer strictement ses conseils et d’éviter ses interdits. Le chemin qu mène au Paradis est parsemé d’embûche mais un effort sur soi pour l’éviter l’homme a deux « greniers » à remplir, l’estomac et la tombe. Ce qui remplit l’estomac est un don de Dieu et ce qui remplit la tombe sont les bienfaits de chacun. Celui qui ne craint pas Dieu craint un des créatures de Dieu. Toutes les maisons qui longent la corniche doivent s’adonner à la lecture du Coran et des Khassaïdes. 

Les maisons à proximité de la Mosquée n’ont pas de prix : abstenez-vous de les vendre. Il rappelait toujours à l’assistance de la dévotion à Dieu et le culte du travail. Les hommes peinent à réaliser des choses alors que la prière de deux rakkas est plus facile, donc ne manquez jamais une seule prière. Il ne faut jamais médire de quelqu’un et de n’import quelle tarikha. Il racontait que Serigne Touba avait une fois vivement grondé ses « beuk neek » sur des pratiques de ce genre. Le plus grand talibé Mame Cheikh Ibra Fall n’a jamais dit de mal de quiconque (individu ou tarikha). Il donnait en référence Serigne Massamba Diop et les plus proches talibés de Serigne Touba. Si l’homme cite les défauts de son prochain c’est uniquement pour le vilipender mais si Dieu cite ces défauts c’est pour le gracier. Il sait que les talibés ont donné avant qu’il ne demande. 

Il aimait offrir tout ce qu’il avait et exhortait les gens à donner, il voulait toujours augmenter leur avoir. Il disait que c’était le seul secret pour avoir plus de richesse. Il y a trois choses à laisser pour faire partie des hommes de Dieu : Discussion sur des sujets futiles Dispute Se réveiller tard le matin Il faut perpétrer les préceptes de l’Islam initiés par le Prophète Mouhamed PSL et redynamisés par Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké créa le mouridisme. Serigne Saliou a su préserver tous les acquis avant de céder le flambeau à Serigne Mouhamadou Lamine Bara Mbacké « yala nafi yag té wër ». Que Dieu le tout puissant réalise tous ses vœux sur l’œuvre de Serigne Touba. Que Dieu aide et protége Serigne Cheikh Saliou Mbacké pour qu’il puisse achever tous les projets de son père. Amen. 

Source: istikhama.org

samedi 28 décembre 2013

Serigne Saliou Mbacké, le géomètre 7 ans après ! Et si le développement du Sénégal devait passer par Khelcom ?

Il est venu au monde en décembre 1915, il est retourné vers son Créateur le 28 décembre 2007. Depuis 7 bonnes années, « Mame » est arraché à l’affection des musulmans du monde. Un homme de Dieu certes, mais aussi un géomètre. Il a tracé des quartiers comme Dianatoul quelques années après avoir façonné ce vaste « pays » appelé Khelcom.Khelcom… Et si tout le monde avait compris !Khelcom, jadis, forêt redoutée, est devenue, depuis quelques années un paradis pour certains Sénégalais qui la prennent d’assaut à chaque fois qu’il est question de travaux champêtres.

 Pourtant, rien de ce qui fut en 1991 ne pouvait laisser augurer un tel dénouement. En fait, il y a 22 ans que le Gouvernement sénégalais donnait ces 45 000 hectares de terres au regretté Serigne Saliou qui s’engagea à les utiliser pour les besoins de l’Agriculture. En son temps, les terres offraient un visage lugubre, avec des hyènes et autres animaux sauvages qui menaçaient, de manière permanente, la vie humaine. 

Le 5ème Khalife Mouride releva le défi, même si à ses débuts, Khelcom était difficile à vivre. Un des principaux Diawrignes qui a accepté de se confier, dira que les premiers mourides qui ont osé affronter les 5 premières années ces périmètres agricoles, ont souffert le martyr. Il n’y avait pas d’électricité, encore moins de l’eau. Les personnes venues travailler bouclaient des dizaines de kilomètres à pied pour rejoindre les champs et c’était rare, ajoute-t-il , de boucler une journée sans être mis au courant qu’une personne a été mordue par un serpent venimeux ou piquée par un scorpion mortel. « Il n’y avait que les véritables mourides imbus des vraies valeurs du mouridisme, friands de l’héritage religieux de Serigne Touba, qui osaient répondre à l’appel du marabout ». La mort dans l’âme, notre interlocuteur ajoutera: « aujourd’hui que de bonnes conditions pour un bon séjour sont proposées par des bonnes volontés, tout le monde vient. Cette ruée, en soi est salutaire Car Khelcom est devenue aujourd’hui la clef du développement du Sénégal ».

Un « pays » savamment bien dessiné par un « géomètre » hors pair,Khelcom compte 15 foyers de ce genre, distants de 9 kilomètres, les uns des autres. Citons : Touba Khelcom, Darou Miname, Darou Moukhty, Ndindy, Darou Salam , Dianatoul Mahwa, Ousnoul Mahab , Darou Rahmane, Taiba, Darou Khoudoss etc… Au niveau de chaque daara, des forages ont été creusés, des postes de santé installées, un hôpital mis en place, des routes tracées et bitumées. Chaque daara est bien organisé avec un Diawrigne à la tête. Il veille sur 313 enfants venus apprendre le Coran et recevoir une bonne éducation. Celui que les talibés surnomment « Borom Ndiouroul ak Ndianpandal » a donné, de son vivant, l’allure d’un opérateur économique sans pareil. En fait, Serigne Saliou a, toujours, fait de l’émancipation économique de l’être humain une obligation, facilement, satisfaisable par le biais de l’Agriculture ».

 Le regretté Khalife a très tôt compris que l’Agriculture, de manière générale, tardait à prendre son envol à cause de la tendance des Sénégalais à délaisser le secteur. « Le Sénégal ne peut pas se développer sans l’Agriculture. Il fut osé attaquer les forêts, les défricher et s’assurer une bonne disponibilité de l’eau », confie un Diawrigne vasé à Dianatoul Mahwa depuis le rappel à Dieu de son guide spirituel en 2007. La leçon aux Sénégalais et à l’Etat du Sénégalais a été de le dire que le développement du pays passait par l’agriculture et qu’il fallait oser affronter les grands espaces encore inutilisables. Aujourd’hui, le chemin est encore long pour atteindre l’autosuffisance alimentaire nécessaire pour entrer dans l’ère du développement.

Source: Seneweb.com

vendredi 27 décembre 2013

Anniversaire du rappel à Dieu de Cheikh Saliou Mbacké, 5ème Khalife de Serigne Touba Khadimou Rassoul (RTA) Hommage à Cheikh Saliou Mbacké (1915 – 2007) : Un feu éternellement vivant !

28 décembre 2007 – 28 décembre 2014 : Voilà exactement sept (7) ans que Cheikh Saliou Mbacké, à 92 ans, nous quittait, en laissant toute la Ummah islamique dans la tristesse, pour rejoindre son vénéré père et maître, Serigne Touba Khadimou Rassoul (RTA) fondateur de la Mouridiya qui, le mardi 16 juillet 1921 (18 Safar 1313), en résidence surveillée à Diourbel depuis le 15 janvier 1912, obtint du Seigneur son Agrément Eternel (Ngueureum) au prix de moult et lourdes épreuves. Il ordonna à ses disciples, aux croyants et à toutes les créatures de l’aider à remercier le Très Haut pour tous les bienfaits inestimables qu’il reçut de Lui ce jour là et qui, à chaque 18 Safar, seront amplifiés. Ainsi donc, le Magal venait d’entrer définitivement dans l’hagiographie de la Mouridiya. A ce titre, il convient de rendre César à ce qui lui revient et c’est le lieu, Hic et Nunc, de savoir un gré profond à Son Excellence Me Abdoulaye Wade, d’être le premier Président de la République du Sénégal à faire du Magal de Touba, une fête nationale chômée et payée ; son successeur le Président Macky Sall d’en faire autant et ce n’est que justice !



Cheikh Saliou exerça son Khalifat pendant 17 ans (de 1990 à 2007). Il vit le jour en 1915 à Diourbel au moment où Serigne Touba (RTA) y était en résidence surveillée comme cité supra. Son accession à la tète de la communauté mouride, le 13 mai 1990, fut marquée par son mémorable sermon prononcé un jour de Korité du 5 avril 1992 à Touba et dans lequel il dit : «Hormis l’Islam et par conséquent la gestion de l’héritage de Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba (Psl), rien ne saurait retenir mon attention, encore moins susciter de ma part commentaires ou directives quelconques». Et toujours le Saint Homme de poursuivre sa détermination de contribuer à la rénovation (yeesal) de la voie initiée par ses prédécesseurs de Cheikh Mouhamadou Moustapha à Cheikh Abdoul Khadr Mbacké l’Imam des Imams.



Il procéda ainsi à la promotion de l’Islam, à travers la fructification du legs de son illustre père, par l’implantation des daaray tarbiya (centres d’enseignement religieux et d’éducation par la pratique) qu’il confia à des formateurs bien préparés. Il accordait une importance capitale à l’éducation des enfants et leur vouait une affection extraordinaire. L’exemple de Khelcom qu’il mit en place, en 1991, constitue un vaste projet agricole d’intérêt national. Il suffit de s’y rendre pour s’en convaincre. A cela s’ajoutent les grands travaux de réhabilitation de la grande mosquée de Touba et de la sainte ville qu’il confia, jadis, à son fils talibé Serigne Moustapha Saliou.



Sa piété exemplaire, sa sérénité légendaire, son rayonnement spirituel universel, sa disponibilité et ses contacts simples et directs, lui permirent de briller sur toute la Ummah islamique sans pour autant quitter le Sénégal, contrairement à son jeune frère et fils cadet de Serigne Touba (RTA) le Cheikh Mouhamadou Mourtada Mbacké dont l’œuvre s'est étendue au monde entier à travers les visites annuelles qu'il accomplissait aux quatre coins du globe pour répandre et revivifier le message de l'Islam et les enseignements de son illustre et vénéré père.



Cheikh Saliou fut au service de toute la communauté musulmane faisant assidûment preuve dans tous ses actes et propos, d’une humanité, d'une piété et de Vertus remarquables qui le firent aimer et respecter de tous. Il incarnait cette fonction de régulation sociale dont le Sénégal a tellement besoin, surtout en ces temps troublés. Pour preuve, les événements sociopolitiques qu’il assista durant son magistère ne l’ont point ébranlé et, jamais, il ne prit une quelconque position.



Son existence sur terre se distingua par une remarquable ardeur et une forte détermination à l'acquisition de la science, par un fort attachement à l'orthodoxie et à la Sunna du Prophète (Psl), par la tempérance et le détachement des vanités du bas monde et bien d'autres vertus procédant d'une Faveur divine particulière. On reconnaissait déjà en lui, dés son jeune âge, l'essentiel des qualités dévolues aux saintes éminences, celles des grands Hommes de Dieu appelés à réaliser des destinées exceptionnelles. Ainsi, il hissa, pendant 17 ans, le drapeau du Mouridisme et les enseignements du Cheikh à un niveau difficilement atteignable. À ce titre, la communauté mouride lui en saura une reconnaissance infinie !



Cheikh Saliou capitalisait d'autant plus l'attachement extraordinaire des disciples mourides en ce sens qu'il fut le dernier fils vivant de Serigne Touba Khadimou Rassoul (RTA) sur terre et représentait ainsi aux yeux de beaucoup d'entre eux, inconsciemment ou non, le dernier maillon du second cycle de vie de leur communauté. D’où cette panique et consternation, lorsqu’au lendemain du 28 décembre 2007, tous se réveillèrent abattus et incrédules à l’annonce de sa disparition; comme ce fut exactement le cas lorsque Dieu, en 632 à Médine, rappela à ses côtés le Prophète Mouhamed (Psl) (cf. notre contribution sur la quintessence du Grand Magal de Touba paru dans le journal Sud quotidien du mercredi 11 février 2009). Et la nouvelle était difficile à admettre pour beaucoup de Sénégalaises et Sénégalais surtout habitués à sa figure rassurante et paternelle, à ses vertus remarquables et stables qui ramenaient toujours la concorde sociale, la paix et la sérénité.



Par ce qui précède, il nous parait essentiel, à travers notre contribution, de rendre hommage à un Homme de Dieu qui, pendant 17 ans de Khalifat, porta admirablement le flambeau du Mouridisme sans complainte ni reproche, sans erreur ni faille, sans faiblesse ni hésitation avec une extrême affection et une telle compassion qu’il vouait à ses condisciples mourides, à ses frères musulmans et à tous les croyants.



Ne leur disait-il pas au cours de ses sermons invariables frappants de concision, à l'instar de celui-ci qu'il adressa, pour la dernière fois, à la communauté mouride un jour de Korité (Aid el Fitr), le 13 octobre 2007 à Touba, et dont voici la substance: «Je salue tous mes frères musulmans et tous mes condisciples mourides. Je rappelle tous mes frères musulmans, tous mes condisciples et ma propre personne l’objet et la motivation de notre séjour terrestre : l’Adoration de Dieu notre Seigneur». Et toujours le Cheikh de poursuivre : «Je me repens en Dieu et implore Son Pardon en faveur de tous mes frères musulmans…». Quelle sollicitude !



Point, à notre sens, ne saurait exister assurément de plus belle illustration de l’assertion du Serviteur Eternel du Prophète (Psl): «Par Saliou DIEU parachèvera toute mon œuvre et mon intention». Donc, il fut le témoin et l’esprit vivant de Serigne Touba et comme aimait à le dire Serigne Moussa Kâ (*) : « Domadi Baaye, Baaya di Dom ». Il est ce feu vivant qui ne s’éteint point et qui s’allume avec mesure !



Tous nos vœux d’éternité au fils de Sokhna Fatou Diakhaté !



Serigne Touba Cheikh Sidy Moukhtar Mbacké Yalnafi Yag Té Wer



(*) Eminent poète sénégalais en langue wolof et contemporain de Serigne Touba (RTA)



Par Birame Lothi DEME

Informaticien à la DAF

(Direction de l’Automatisation des Fichiers)

Au Ministère de l’Intérieur

Tél. (+221) 774199849

E-mail : bildeme@gmail.com / bildeme@hotmail.com

jeudi 26 décembre 2013

(VIDÉOS) Serigne Saliou: Jantub Jamonom


Exposé de Serigne Saliou Gueye sur le livre de Serigne Khalil Mbacke (un petit-fils de Cheikh Ahmadou Bamba & Mame Thierno Birahim) dédié a Serigne Saliou Mbacke Ibn Khadimou Rassoul.



dimanche 8 décembre 2013

Hommage à Cheikh Saliou MBACKE (1915 – 2007) : Un esprit universel

Le 28 décembre 2007, Cheikh Saliou MBACKE était parti sereinement rejoindre son vénère père et guide Cheikh Ahmadou Bamba MBACKE Khadimou Rassoul ainsi que ses frères qu’il servit avec dévouement. Il fut, comme j’aime à le dire à mes amis, le dernier des Cinq majeurs : Wûtu Niëp, Mudié Lëpp, Matall lëpp. Il vit le jour à Diourbel en 1915 au moment où Serigne Touba Khadimou Rassoul y était en résidence surveillée depuis le 15 janvier 1912. 

 Cheikh Saliou exerça son khalifat pendant 17 ans (de 1990 à 2007). Il rayonnera sur la Ummah islamique sans pour autant quitter le Sénégal où venaient le trouver des dignitaires de toute obédience religieuse et des citoyens de toutes conditions, venus des quatre coins du monde, solliciter des prières et son assistance efficace et discrète. Il fut au service de toutes les créatures. Ainsi donc, il fut un digne héritier de Serigne Touba Khadimou Rassoul tant par l’action que par la pensée. A cet égard, il accordait une importance particulière à l’éducation des enfants ainsi qu’aux travaux champêtres. Il suffit de visiter Xelcom pour s’en convaincre.

En Cheikh Saliou se cristallisa la détermination de Cheikh Ibra Fall Baboul mouridina, l’érudition de Cheikh MBACKE BOUSSO, la sérénité et le courage de Cheikh Mouhamadou Moustapha MBACKE, la prestance et le goût du savoir de Cheikh Mouhamad Bachir MBACKE, la cohérence et le rigueur de Cheikh Abdoul AHAD MBACKE, la spiritualité de Cheikh Abdou Qadr MBACKE, l’imam des imams, le silence et l’extrême dignité de Cheikh Ahmadou MBACKE Gaïndé Fatma, la discrétion de Serigne MBACKE Madina, l’orthodoxie de Cheikh Chouhaybou MBACKE, l’ouverture d’esprit de Cheikh Mouhamad Mourtadha MBACKE.

A toutes ces qualités sublimes, Cheikh Saliou MBACKE y ajoutera la mesure et la miséricorde, vertus dans lesquelles ses prédécesseurs et ses contemporains l’auraient sans doute envie quelque grande que fussent leurs vertus et leurs prestiges. En effet tous les actes qu’il posa durant son magistère furent marqués du sceau de ces vertus sus citées. Pour preuves, tous les événements sociopolitiques –et quelle que fut leur intensité- qui survinrent de 1990 à 2007 ne l’ont point ébranlé et, jamais, il ne prît des positions qui prêtées à équivoque ou qui subodoraient un quelconque parti pris. Ses discours courts, précis, pertinents, nimbés d’une exquise courtoisie et bien à propos ramenaient toujours la paix et la sérénité.

 Cheikh Saliou MBACKE fut un berger vigilant pour a mouridiya et la ummah islamique, une référence capitale en somme, un esprit universel. Il accordait une importance particulière au SANT (remerciement de DIEU et Serigne Touba Khadimou Rassoul) qui est la cime de la spiritualité et son corolaire temporel le bérndé (Hospitalité assortie de mets en quantité et en qualité). Son Talibé le Cheikh Bethio Thioune les amena à un niveau difficilement égalable. Le SANT est devenu un concept spirituel operatoire qui a littéralement transformé l’univers mouride et, partant, islamique : Niëpp Ngui sant !

Cheikh Saliou vouait une affection extraordinaire à ses mourides et à tous les croyants, bref, à l’humain tout court. Ne leur disait-il pas à quelques mois de son rappel à Dieu :

Souma djiitoo, xaar léén,
Souma léén guissoul dëp,
Souma gneuwé fék nguéén dém, ma topou sén ganaw.
Quelle sollicitude !
Donc nagnou and diko sant bafaw.

Tous nos vœux d’éternité au cinquième khalif de Serigne Touba Khadimou Rassoul.
En finissant cette contribution, j’ai une pensée pieuse pour mon frère et ami Feu Amar YADE, membre fondateur de l’initiative And SANT, rappelé à DIEU le 16 décembre 2006 et dont l’affection pour Cheikh Saliou était incommensurable. J’imagine son plaisir, le jour où il apprit que Cheikh Saliou est venu lui rejoindre dans la demeure éternelle. Amar : Puisse Cheikh Saliou t’entourer de sa miséricorde éternelle.

Docteur Ibrahima DEME         
Vétérinaire Chargé d’études 
Coordonateur de And SANT
Unité 4 PlleAss. N°3007- Dakar 
idemmedk@yahoo.

lundi 25 novembre 2013

Il était une fois un bienfaiteur nommé Sérigne Saliou Mbacké

Commune de Taverny, nous sommes dans le Val-d’Oise, à une trentaine de kilomètres de la capitale française. Dans cette ville de 26 708 habitants, se dresse,à la grandeur de l’Islam, une vaste demeure de 3 800m2 entièrement dédiée à Allah. Ancien foyer éducatif -qui a cessé ses activités en 2001 pour être délocalisé à Franconville-, l’ex-bâtisse de la Ddass est aujourd’hui devenue la grande Mosquée de France, mais aussi la «maison de Sérigne Touba» dans le département du 95. 

Ici, malgré le froid qui s’abat sur toute l’Europe, se sont réunis, depuis deux jours, de nombreux musulmans venus de toutes les communes de France et au delà pour témoigner leur gratitude à un serviteur émérite de Bamba : le vénéré Cheikh Saliou Mbacké. En ce jour de commémoration du départ à l’exil d’Ahmadou Bamba Mbacké, une conférence sur le Mouridisme et son enseignement a été organisée par le Centre culturel islamique. Devant plus de 300 personnes (nourries gratuitement pendant deux jours) en présence du préfet du département, du maire Maurice Boskaver et de l’attaché culturel de l’ambassade d’Iran, M. Abdallah Sahmi -un tunisien de 49 ans- et ses camarades ont débattu de l’Islam à travers le Mouridisme. Ayant vécu 13 années à l’ombre de Sérigne Saliou, le mouride tunisien a tenu à expliquer à l’assistance toute la portée de l’enseignement du saint homme. Comme lui, l’Imam Cheikh Sango Ntchara Mamadou, 65 ans, président du Conseil islamique de France et Camerounais d’origine, n’a pas été avare en superlatif pour magnifier ce jour «dédié à un combattant de l’Islam, une fierté pour l’homme africain : Khadimoul Khadim». Si ce Camerounais de naissance en est arrivé à faire siens les enseignements du Serviteur du Prophète (PSL) et à clamer, haut et fort, être «le porte-flambeau du Sénégal en France», c’est qu’il lui est arrivé une de ces histoires extraordinaires qui n’arrivent qu’une seule fois dans la vie d’un homme et que l’on garde en mémoire durant toute son existence. 

«On priait dans des caves de sous-sols, des garages»


Et il n’a jamais cessé de la narrer avec la fierté de l’homme comblé. Dans cette ville où toutes les communautés religieuses disposaient d’un lieu de culte, les Musulmans étaient les seuls à faire recours aux caves des sous-sols et garages pour pratiquer et s’acquitter de leur devoir de prières quotidiennes. Leurs enfants n’avaient aucune école pour apprendre le Coran, les Musulmans ne se voyaient qu’en petits groupes et les non- Musulmans les regardaient avec méfiance. Alors, pour sortir de la clandestinité, le Conseil islamique a demandé au maire de la commune de mettre à leur disposition un terrain pour en faire un lieu de culte. «C’était en 2001, se souvient l’Imam, et le maire Maurice Boskaver m’avait appelé dans son bureau pour me faire part de la vente de l’ancienne maison de la Ddass. «Si vous parvenez à l’acheter, vous pourrez en faire une mosquée», m’avait-il dit.» Comme depuis la loi de 1905 -la loi sur la laïcité qui a proclamé la séparation de l’Eglise et de l’Etat- l’argent public n’entre plus dans la construction et la gérance des lieux de culte, il lui fallait trouver des mécènes pour l’acquisition du bâtiment. 

«Saoudiens et Emiratis ont dit non, Cheikh Saliou a dit oui»


Sa petite communauté a mis la main à la poche, mais les 30 millions de FCfa qu’elle a réussis à mettre en place paraissaient dérisoires, au vu des 300 millions demandés par le vendeur. «C’est ainsi qu’on a fait le tour du monde pour chercher des financements, se souvient l’Imam, mais les Saoudiens et les Emiratis qu’on a rencontrés ont refusé de donner leur argent.» Déboussolé, l’Imam était à deux doigts de jeter l’éponge, lorsque -par la grâce d’Allah- un Sénégalais, Cheikh Lamine Ndiaye, lui conseilla d’aller au Sénégal voir un bienfaiteur nommé…Cheikh Saliou Mbacké, al-khafizoullah. «C’était impensable, avoue-t-il, je n’imaginais pas que je puisse avoir quoi que ce soit dans un pays aussi pauvre que le Sénégal.» Malgré ses nombreuses hésitations, l’Imam finit par se convaincre à faire le voyage en compagnie d’un certain Pape Dieng, actuellement en poste à la Présidence la République du Sénégal. «Je n’avais jamais entendu parler du Khalife général des mourides avant et rien ne prédestinait que je devais rencontrer un jour cet homme.» Mais les voies du mystère étant insondables, la rencontre avec Cheikh Saliou finit par se faire un jour. Souleymane Diouf, Moustapha Yassine et Atoumane Diagne, Hitzbutarkya, étaient de l’entrevue. 

«Même si la maison coûtait 2 milliards, je l’achèterai»


«Quand nous lui avons exposé le problème, il nous a demandé ce que nous comptons réellement faire de cette maison. Nous avons répondu que nous comptons en faire un lieu où nous pourrions pratiquer notre culte, pouvoir donner à nos enfants un endroit où ils apprendraient le Coran et permettre aux non- Musulmans d’y rencontrer les Musulmans et de faire la connaissance de l’Islam», se remémore l’Imam, un brin nostalgique. Alors, à cet effet, le marabout répondit : «Même si elle coûtait 2 milliards, je l’achèterai.» Pour montrer son intérêt pour l’acquisition de cette demeure, le saint homme offrira 10 millions de FCfa à ses hôtes, en guise de bienvenue, pour rembourser leurs frais de voyages. À peine ont-ils quitté le Sénégal, l’Imam et ses coreligionnaires ont été surpris de voir que les envoyés spéciaux du vénéré Cheikh étaient déjà-là, en France. L’achat de la maison se fit cash devant un notaire. Et depuis ce jour, en plus de l’Imam, de nombreux Musulmans sont devenus de fervents mourides et ne témoignent que de la sainteté de Cheikh Saliou. Convenablement à ses vœux, les jeunes viennent ici étudier le Coran, les Musulmans y prier et les non- Musulmans s’y informent sur l’Islam. En cette période trouble où l’Islam, en France, est confondu au terrorisme et les Musulmans à des étrangers, les fidèles de Keur Sérigne Touba, eux, passent, aux yeux des Tabernaciens, pour «de bons citoyens Français».

mardi 19 novembre 2013

Appel Magal Touba 1991 prononcé par Serigne Saliou Mbacké

Sermon Prononcé par SERIGNE SALIOU MBACKE Khalif Général des Mourides à l’approche du Grand Magal de TOUBA (1er SAFAR 1412H.) soit le 12 août 1991 à TOUBA-Sénégal

Je cherche auprès de DIEU une Protection contre les Malices de Satan le Lapidé...Je la mets sous Ta Protection ainsi que sa progéniture contre la séduction de Satan le Lapidé (S.3 V36)

SEIGNEUR !je me mets sous Ta Protection contre les coups d’aiguillon des démons ; et je me mets, SEIGNEUR ! sous ta protection afin qu’ils (les démons) ne soient jamais présents en moi (S. 23 V98)

AU NOM DE DIEU LE CLEMENT, LE MISERICORDIEUX

Que le Salut, la Paix et la Bénédiction de DIEU le TRES-HAUT soient sur notre Seigneur et Maître MOHAMMAD, ainsi que sur Sa Noble Famille et Ses Vertueux Compagnons.
 
Que la Paix, la Miséricorde et la Bénédiction de DIEU soient sur vous.

J’adresse mes salutations à tous les frères musulmans, tout en leur rendant hommage. Les manquements dont ils seraient passibles à mon endroit, je les en excuse et demande pardon en retour.

Je viens faire un rappel à l’ensemble de mes condisciples mourides en commençant par moi-même, rappelant la recommandation que SERIGNE TOUBA nous avait donnée en ce mois présent ; ce mois dont les calendes sont un jour de Lundi à notre vue et le 18ème un Jeudi.

Il avait dit avoir signé en ce jour un pacte avec notre SEIGNEUR d’une Mission pour laquelle toutes ses ambitions en grades et en stations spirituelles en contrepartie desquelles notre SEIGNEUR lui fit endurer une somme d’épreuves en adoration, souffrances et peines.

C’est en ce jour là qu’il quitta sa résidence du Djoloff en direction de SAINT-LOUIS en vue du chemin de l’exil. Ce jour alors, ce pour quoi il avait signé un pacte avec notre SEIGNEUR et les épreuves qu’Il lui en fit endurer, à chaque fois que revenait ce jour ; l’année suivante, ces épreuves devenaient plus vivaces, plus lourdes, d’un poids bien supérieur à celui des précédentes.

Durant les sept années consécutives passées en exil Il s’agit de l’exil au Gabon, puis le quinquennat de sa déportation en Mauritanie, puis les cinq autres de résidence surveillé au Djoloff(il s‘agit de Thiéyéne où le CHEIKH fut mit en résidence surveillée de 1905 á 1912) et durant toutes ces années qu’il demeura à DIOURBEL, quand revenait ce jour, il en était toujours ainsi.

C’est seulement lors du séjour de DIOURBEL qu’un Jour, alors qu’il attendait les mêmes épreuves et les mêmes souffrances, les attendant comme toujours, ferme dans l’intention de les endurer, notre SEIGNEUR lui prodigua en cela Son ordre, en lui faisant savoir que les épreuves sont désormais terminées :
"La peine est levée, toute la Mission qui t’a été assignée a été remplie. Tu as obtenu le prix de tout ce á quoi tu aspirais. Il ne reste que la Rétribution et l’Action de Grâce."

Il appela alors tout le monde, leur fit part de cela et leur dit :Je demande á celui qui en a les moyens de s ’associer á moi dans l’Action de Grâce que je rends á mon SEIGNEUR. Il m’a en ce Jour exaucé au point que j’y ai obtenu la totalité des avantages que je sollicitais auprès de Lui.
Mais il se trouve que ce Jour coïncidait avec le Jour de son départ en exil. C’est aussi le Jour où il avait obtenu tout ceci ; c’est exclusivement le l8ème Jour du mois lunaire de Safar.

Quant à la Célébration du MAGAL, je la recommande, celui qui S’y associe à moi dans l’Action de Grâce, s’il Plaît à DIEU, lorsque dans l’Au-delà nous serons au Paradis aussi, certes notre SEIGNEUR OMNISCIENT, d’un Parfait Discernement - malgré l’inexistence au Paradis des mois et des jours - a une Clairvoyance au-dessus de tout et une Transcendance sur toute chose. Mais notre SEIGNEUR Lui, ayant suscité la création reconnaît parfaitement le repère qu’avait chaque jour au monde, de sorte que quand le Jour reviendra, nous ne douterons point qu’il s’agit de celui-ci.

Ce Jour, lorsque nous y parviendrons, il (DIEU) lui réservera des Honneurs et les lui déversera surabondamment à telle enseigne que quelque soient les Délices du Paradis, cette distinction sera une exception de DIEU à son endroit à propos de laquelle, dit-il, celui qui aura communié avec lui dans l’Action de Grâce, où qu’il se trouvera au Paradis, recevra sa. part de cela. Voilà ce qu’il a déclaré ; c’est ce qu’il a dit à propos de ce Jour.

Nous le rappelons donc et nous en renouvelons la recommandation en ayant la ferme résolution de le célébrer de la manière la plus marquée.

S’agissant du MAGAL, voici ce qu’il avait recommandé et dit : "de la Poule au Chameau, je recommande á chacun d’y intervenir pour moi selon ses moyens dans l’Action de Grâce."

Il n’a pas dit qu’on y immole "poule et chameau", car le CHEIKH est hostile à toute innovation blâmable et à tout ce qui est manifeste dans le sens de "l’extrémisme" et de "l’excès "J’ai simplement recommandé d’immoler les espèces allant de la poule au chameau c’est dire que je ne sous-estime rien de la poule jusqu’au chameau. Toute intervention que quelqu’un peut y faire selon ses moyens pour honorer et rendre grâce, qu’il la fasse pour moi á l’occasion du Jour".

Chacun sait qu’une occasion d’action de grâce n’est qu’une occasion pour honorer. Ayons donc la résolution de l’observer exactement comme Il l’avait recommandé, selon la mesure de nos possibilités, avec également l’intention d’y concilier l’adoration qui était sa préférence, à savoir : la lecture du SAINT-CORAN et la récitation des Eloges du PROPHETE.

S’agissant de la lecture du SAINT-CORAN, que chacun en acquitte son mieux et l’adresse à son nom a l’Envoyé de DIEU - pour qui il œuvrait - et entreprenne également une lecture qu’il lui destine personnellement en guise de Don-Pieux. Que chacun y fasse toute la mesure de ses possibilités .

A propos de ce que j’avais sollicité auprès de vous l’année dernière, à savoir : ma charité à moi-même, celle que je demandais, tout ce qu’une personne peut m’offrir en charité par des prières, qu’elle le fasse pour moi, après avoir adressé à l’Envoyé de DIEU son Don-Pieux de la part de SERIGNE TOUBA et à SERIGNE TOUBA le sien propre.

Cette charité qui m’est personnelle, je vous la rappelle pour cette circonstance là. Quelque prière qu’une personne puisse faire pour moi, qu’elle la fasse dans quelque chose comme le salut, le bénéfice de la jouissance des bienfaits, un meilleur sort et une longévité.

Je vous remercie infiniment et rappelle ce jour, tout en priant DIEU de nous y conduire en paix et de l’observer comme le CHEIKH l’a recommandé.

Pour ce présent MAGAL, tout ce qui se rapporte à la lecture du SAINT-CORAN et aux Eloges du Prophète, mieux vaut pour nous de le commencer dors et déjà, dès lors que la nouvelle lune a ses calendes ce lundi même.

Chacun, quelque soit ce qui en est ses possibilités, peut commencer avec, jusqu’à l’échéance du jour, car il recommandait en disant : Accueillons-Le, recevons-Le et Raccompagnons-Le.
L’Accueil est le jour qui le précède ; la Réception le jour proprement dit et le Raccompagnement le jour suivant, L’ensemble de ces recommandations, il ne les donnait que pendant le mois de la Naissance du Prophète et pour ce Jour (le MAGAL en l’occurrence ).

Pour quelque circonstance à laquelle il accordait une considération, c’est ainsi qu’il y rendait grâce ; le Jour de la célébration de la Naissance du Prophète et ce Jour qui est le sien propre et pour lequel nous devons également procéder ainsi.

L’accueil donc, entamons-le dès ce jour qui est le premier du mois. Ce qui est de notre mieux en récitation du CORAN, adressons-le pour lui à l’Envoyé -Paix et Salut sur Lui - en guise de don-pieux ; et lui-même en ce qui le concerne, notre propre don-pieux à son endroit, faisons-le dans la récitation du CORAN.
Commençons-la aujourd’hui même et poursuivons-la. jusqu’à l’arrivée de l’événement, et même jusqu’au sortir du MAGAL.

Nous vous remercions beaucoup, témoignons profondément grâce à DIEU notre SEIGNEUR et bien
d’autres formes de reconnaissance que nous vous témoignons et auxquelles nous prenons à témoin nos frères serviteurs
Puisse DIEU nous réaliser nos vœux et nous accorder les Bienfaits attachés à ce Jour.

Que la Paix, et la bénédiction de DIEU SOIENT sur vous.

Appel Magal Touba 1990 prononcé par Serigne Saliou Mbacké

Sermon prononcé par SERIGNE SALIOU MBACKE le Samedi 4 Safar 1411.H (25 Août 1990) relatif au GRAND-MAGAL de TOUBA


Que la Paix, la Miséricorde et la Bénédiction de DIEU soient sur vous.

J’adresse mes salutations à vous autres l’ensemble de mes frères adeptes mourides, saluant aussi tous les frères musulmans, ainsi que les frères compatriotes et vous rappelle la recommandation que SERIGNE TOUBA nous donna le 18éme jour du mois lunaire de Safar.

D’aucuns disent que c’est le jour de son départ (en exil), d’autres prétendent que c’est celui de son retour, mais en vérité, c’est le jour de son départ, il s’agit bien de cela. Quant à la raison de sa commémoration, elle relève de sa propre discrétion. Il dit qu’en ce jour, DIEU lui a accordé des Bienfaits tels qu’Il lui réalisa l’ensemble de ses vœux, en ce jour même.

Quiconque est son adepte doit, à l’occasion de ce jour, communier à l’Action de Grâce qu’il rend à DIEU et en faire un jour de fête. « Considérez-le au même titre que la Fête du Sacrifice (’Idul ’Adhâ) ; je ne dis point qu’il a plus de bénédiction que la Fête du Sacrifice, mais pour vous, il est meilleur que celle-ci. »
C’est après qu’il fit cette recommandation qu’on lui donnât la considération de la Fête du Sacrifice au point de l’appeler "la deuxième Fête du sacrifice " ; alors, il recommanda de ne pas l’appeler comme tel, car cela ressemblerait à de l’innovation blâmable.

Il déclara que la Fête du sacrifice étant une Tradition Prophétique, l’appellation "deuxième fête du sacrifice" ressemblerait donc à une innovation blâmable. C’est pourquoi il recommanda de l’appeler "MAGAL" (MAGAL : Terme Wolof qui signifie ici célébrer , évidemment dans l’exaltation de la Grandeur du SEIGNEUR et l’Election du Prophète. C’est autrement dit glorifier le SEIGNEUR et Son PROPHETE par ce Jour qui marque le départ en exil du Cheikh) et que personne ne l’appelle "deuxième Fête du Sacrifice". C’est ce nom de « Magal » que nous employons tous pour désigner un grand jour, mais ce jour est le premier à le porter et c’est lui (le Cheikh) qui est le premier à le lui donner.

S’agissant également du sacrifice allant de la poule au chameau qu’il recommanda à chacun de faire pour lui selon ses moyens, il ne faudrait pas que l’on comprenne qu’il veuille que l’on immole systématiquement poule et chameau. Pour la fête du sacrifice dont il a fait référence, chacun sait que les sacrifices du mouton, de la chèvre et du bœuf y sont au-dessus de celui du chameau, et "considérer-le au même titre que la fête du sacrifice" a-t-il ordonné ; ce n’est donc pas qu’il recommande qu’on y sacrifie et poule et chameau.

Le rituel de la fête du sacrifice est certes connu de tout le monde. Mais on peut comprendre qu’à l’époque, la poule était la moindre des espèces dans cet holocauste et le chameau la plus grosse. C’est dire qu’il ne minimise ni n’est impressionné par ce qui en est l’apport de chacun, selon ses moyens. Voilà l’explication d’une telle allusion.

Il dira qu’étant donné deux personnes, Si l’une prend en haute considération ce jour et que l’autre le néglige, celui qui lui voue de la considération ne cessera jamais de voir les titres de prééminence qu’il a sur l’autre.
Par conséquent, ayons la résolution de le prendre en haute considération selon ses propres recommandations et nous recommandons à quiconque sollicite ou écoute nos directives d’en faire autant. Souhaitons le célébrer le plus longtemps possible et en obtenir tous les bienfaits.

lundi 4 novembre 2013

(VIDÉO) Témoignage de Abdallah Fahmi sur Serigne Saliou Mbacke


Témoignage de Abdallah Fahmi sur Serigne Saliou Mbacke by MourideTube

(VIDÉOS) Jaar Jaari Serigne Saliou par son petit-fils, Serigne Khalil Mbacké

Jaar Jaari Serigne Saliou: Causerie sur la vie et l’œuvre de Cheikh Saliou Mbacké  par son petit-fils, Serigne Khalil Mbacké. Regardez!

Sermon de Cheikh Saliou Mbacke sur La Préservation du caractère sacré de Touba

Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions de DIEU soient sur vous.

Je cherche la Protection de DIEU contre Satan le lapidé.

"Je la mets sous Ta Protection, ainsi que sa descendance, contre la séduction de Satan le lapidé" (3 :36)

"SEIGNEUR ! Je me mets sous Ta Protection contre les suggestions des démons"

"Ô SEIGNEUR ! Je me mets sous Ta Protection afin qu'ils ne soient jamais présents en moi" (23 :98)

Puisse DIEU TRES-HAUT accorder la Paix, le Salut et la Bénédiction à notre Seigneur et Maître Muhammad. Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions de DIEU soient sur vous.

J'adresse mes salutations déférentes à tous mes frères musulmans, leur présente mes excuses tout en acceptant les leurs. Je rappelle à tous un principe essentiel nous concernant tous en tant que croyants : l'adoration de notre SEIGNEUR qui nous a créés et ordonnés de l'adorer.

Nous Lui exprimons notre profond repentir et sollicitons Ses Bienfaits qu'Il n'a créés qu'aux fins d'en gratifier Ses serviteurs et dont Il a recommandé l'imploration. Puisse-t-Il accorder une issue heureuse à cet hivernage que nous venons juste d'entamer en nous y pourvoyant d'une eau suffisante et de tout ce qui pourra le bonifier tout en nous préservant des écarts.

Cela dit, je recommande à tous les disciples mourides, plus particulièrement ceux qui résident à Touba, d'éviter strictement tout acte que le Cheikh a interdit dans sa cité, et de privilégier plutôt cela dans leurs prières de rogations pour la pluie.

Je vous recommande de vous abstenir d'accomplir toute action dans laquelle vous n'aimeriez pas être surpris par le Cheikh et pour laquelle vous seriez prêts à vous cacher, à fuir et à y couper court s'il vous rencontrait dans cette situation.

Tout le monde est parfaitement conscient de ce à quoi je fais allusion ; que donc tous ceux qui commettent de tels actes cessent de le faire et s'abstiennent d'effectuer à Touba toute pratique prohibée par son fondateur. Si nous y consentons, nous obtiendrons bientôt des Avantages éminents qui se répandront à travers tout le pays.

Je réitère donc l'importance que j'accorde à l'abstention envers les Proscriptions Divines et l'accomplissement des Ordres de DIEU. Il ne fait certes point de doute que nous faisons des efforts dans l'accomplissement des Ordres de DIEU, mais nous ne devrons pas pour autant négliger d'éviter Ses Interdictions.

J'insiste donc et vous rappelle votre devoir de repentance, à ma propre personne d'abord et à toute personne consentant à écouter mes recommandations ; repentons-nous donc en DIEU, implorons Son Pardon et Ses Bienfaits.

Ceci dit, il est évident qu'en ces temps-ci un grand nombre de rumeurs circulent auxquelles j'aimerais apporter quelques précisions. Soyez certains qu'aucune sorte de mésentente - même le plus petit accroc - n'existe entre un quelconque membre de la famille du Cheikh qu'il m'a confiée et moi ; que ce soit une charge que j'aurai retirée à quelqu'un ou quoi que ce soit d'autre.

Et si cela y ressemble par hasard, sachez à présent qu'il n'en est rien, apprenez-le donc de ma propre bouche. Sachez que je tiens en estime tout membre de la famille du Cheikh qu'il m'a confiée, que ce soit ses disciples, ses descendants et ses relations. Il n'en est point un qui ne jouit plus de ma considération ou de mon estime ; je fais ces précisions afin que tous les disciples soient au fait de mes sentiments réels...

Rendons grâce au SEIGNEUR, persévérons dans Son évocation et implorons Ses Bienfaits de sorte à pourvoir mieux L'adorer. Puisse-t-Il agréer nos prières...

Que la Paix et la Miséricorde de DIEU soient sur vous.

Sermon de Cheikh Saliou Mbacke sur La Fraternité Musulmane

Ce discours fut prononcé par Cheikh Salih Mbacké à l'occasion du Grand Magal de Touba, célébré le mardi 18 août 1992 à Touba.
Je cherche la Protection de DIEU contre Satan le lapidé.

"Je la mets sous Ta Protection, ainsi que sa descendance, contre la séduction de Satan le
lapidé" (3 :36)
"SEIGNEUR ! Je me mets sous Ta Protection contre les suggestions des démons"

"Ô SEIGNEUR ! Je me mets sous Ta Protection afin qu'ils ne soient jamais présents en moi" (23 :98)
Au Nom de DIEU, le CLEMENT et MISERICORDIEUX.
Que le Salut la Paix et les Bénédictions de DIEU TRES-HAUT soient sur notre Seigneur et Maître Muhammad.
Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions de DIEU soient sur vous. J'adresse mes salutations à tous nos Frères Musulmans et exprime une gratitude particulière envers les chefs religieux venus honorer de leur présence et commémorer avec nous ce jour du Magal. A commencer par l'honorable Yûsuf ibn Cheikh Sidiya Bâba, ainsi que nos parents de Jâmal, nos parents Niassène, ceux de Thiénaba, de NDiassane et de Tivaouane avec qui DIEU nous a unis par le lien de la foi et celui de la parenté, à travers nos communs
aïeuls de Affé, de MBacké et de Thiéyène.
Je salue également nos frères de la famille de Cheikh Sâdibou avec qui nous sommes liés par des liens affectifs très anciens, dirigée par Cheikhna Ibn Aziz Aïdara, nos amis de longue date descendants de la famille de El Hadj Oumar Tall et de Mountaga Tall, nos frères Lâyènes avec qui nous entretenons des relations d'amitié telles qu'ils ne manquent jamais de s'associer à tout ce que nous organisons.
Toutes ces anciennes relations du Cheikh venues raffermir nos liens de fraternité comme les familles de Serigne Ahmadou Sakhir Njéguène, de Chérif Cheikh Ahmadou Baro, de Serigne Pakala, Serigne Ahmadou Lamine Dème de Sokone ainsi que l'organisation des 'Ibâdu-r-Rahmân, la famille de Serigne Alpha Thiombane, celle de Mame As Dieng et tous les descendants de familles religieuses...
J'adresse mes salutations à tous mes frères musulmans, leur témoigne ma gratitude, leur exprime ma déférence et présente à tous mes excuses en acceptant les leurs. Je salue également mes condisciples mourides en leur donnant des recommandations dont la première se rapporte à la Crainte et à l'Adoration de DIEU.
Quiconque ne craint pas DIEU doit savoir que son SEIGNEUR a créé quelque chose qu'il craint et qui, en retour, ne révère que DIEU... Par conséquent, chercher refuge auprès de DIEU constitue la seule voie capable de préserver toute personne de ce qu'elle craint ; c'est aussi celle à même de satisfaire pleinement ses voeux.
Pour ce qui se rapporte au Rappel de DIEU, il est une Tradition Prophétique qui nous enseigne que : "Il n'est point un seul groupe de croyants qui se réunit et se disperse, n'ayant point mentionné le Nom de DIEU, sans que leur odeur ne devienne plus désagréable que celle d'une charogne".
Si donc DIEU nous a rassemblés en cette circonstance, nous devons nous évertuer à nous souvenir de DIEU et solliciter Ses Innombrables Bienfaits dont Il n'attend qu'une demande Lui soit adressée pour l'exaucer. 

Nous Lui demandons donc de nous favoriser de Ses Dons, qu'Il nous accorde la Foi, la Soumission à DIEU et la Perfection Spirituelle et qu'Il répande sur nous Ses Bienfaits afin que nous puissions L'adorer le plus
parfaitement.
Cela dit, je vous témoigne toute ma gratitude en cette présente circonstance car, conformément à la recommandation du Cheikh voulant que ce Jour soit un Jour de joie et de réjouissance, vous l'avez commémoré avec nous comme il se doit.
Nous avons désormais en vue un autre évènement hautement important aux yeux du Cheikh et dont il recommandait fortement la célébration : la Nuit de la Naissance du Prophète. Il assurait Lui-même l'organisation de sa commémoration et y conviait tout le monde. La Nuit de la Naissance du Prophète est l'une des choses les plus importantes qui lui tenait particulièrement à coeur.
Tous ceux qui le connaissaient savaient que cette Nuit fait partie de ce à quoi il accordait une grande considération au point que beaucoup attendaient ce mois pour solliciter une faveur auprès de lui, comptant sur la joie dans laquelle le mettait son arrivée pour obtenir satisfaction.
"Je me consacre à la Célébration de la Naissance du prophète tout le mois durant" a-t-il écrit alors que ladite naissance est traditionnellement célébré le douzième jour de ce mois...  

Accordons-lui donc une grande considération si nous avons le bonheur d'y parvenir
Cela ne signifie pas pour autant que chacun doive quitter son lieu habituel de célébration pour venir le faire à Touba. Que chacun reste plutôt à l'endroit où il avait l'habitude de la célébrer et que celui qui ne le faisait pas l'organise chez lui s'il en a les moyens, autrement qu'il se joigne à ses voisins qui le célèbrent.
Nous vous rappelons encore une fois la raison de notre existence et de notre séjour sur terre qu'est l'Adoration de DIEU, la Crainte de DIEU, l'Evocation de DIEU, la Reconnaissance à DIEU, l'Invocation de DIEU, l'Imploration du Pardon de DIEU... Nous accomplissons tout cela en communion avec vous.
Nous exprimons nos remerciements aux personnalités ici présentes envoyées par le Président de la République et leur collaborateurs, car nous savons qu'ils se sont acquittés de leur mission avec diligence et que tout ce qu'ils n'ont pas pu faire a du dépasser leurs moyens.
Depuis l'approche du Magal, Ils n'ont cessé de collaborer avec nous et se sont dévoués entièrement à leurs tâches. Nous les en remercions et prions notre SEIGNEUR qu'Il répande la Paix sur nous, sur notre pays le Sénégal et sur l'ensemble des musulmans.
Puisses DIEU nous accorder la Paix, une Issue Heureuse, le Salut, la Jouissance de Ses Bienfaits et la Prospérité. Nous Le prions également de bénir cet hivernage. Il n'est de bien plus précieux que l'eau, nul ne peut se la procurer seul et nul ne peut pourtant s'en passer ; puisse-t-Il nous en gratifier une quantité à même de nous garantir un bon hivernage et de le bénir (...)
Que la Paix et la Miséricorde de DIEU soient sur vous.

Sermon de Cheikh Saliou Mbacke sur Le Repentir en Dieu


Ce Sermon fut prononcé par Cheikh Salih Mbacké à l'occasion de la fête de l'Aid-el-Fitr (Korité), célébré le dimanche 5 avril 1992 à Touba.

Que la Paix soit sur vous.

Nous vous adressons nos salutations au même titre qu'à tous nos condisciples mourides réunis en ce jour. Nous transmettons également nos salutations déférentes à tous nos Frères musulmans où qu'ils se trouvent, leur présentons nos excuses tout en acceptant les leurs.

                                                                                                                                                                 Je rappelle d'abord à ma propre personne et vous rappelle la raison de notre existence et de notre séjour sur terre, à savoir adorer DIEU, notre SEIGNEUR.
[LUI qui a dit :]
"Ne soyez pas comme ceux qui ont oublié DIEU au point qu'Il leur fit oublier leur propres personnes..."
Nous vous recommandons également de vous repentir en DIEU et de vous diriger résolument vers LUI ;
cette occasion s'y prêtant particulièrement. Notre SEIGNEUR n'est point de nature à manquer à Sa Promesse et c'est LUI qui a promis de pardonner à ceux qui implorent Son Pardon. Nous LUI demandons par conséquent de nous accorder l'Absolution...
Nous vous demandons également d'accomplir des oeuvres pies de réparation (tawasul) dans ce repentir, oeuvres consistant à faire des aumônes dont le but exclusif est de se repentir en DIEU.
Relativement à cette aumône, que nul n'en sous-estime ou surestime la quantité et partout où elle sera collectée elle devra être remise aux plus indigents d'entre les gens, notamment à ceux dont on présume la dévotion. Nous prions notre Seigneur d'agréer notre repentir et de nous en accorder une issue heureuse.
Quant à Ses Innombrables Bienfaits dont Il a recommandé qu'on les sollicite, nous Lui demandons de nous en gratifier, de nous accorder aussi bien Ses Faveurs que Son Assistance.
Je fais savoir à tous mes Frères musulmans que je raffermis les liens de fraternité musulmane qui nous unissent. A l'endroit de toute personne avec qui je partage l'Islam, je renoue en ce jour ce lien de Fraternité. Ce que je recommande commence par ma propre personne mais nous concerne tous également.
Je souhaite vivement que nous nous consacrions tous à nous souvenir de notre SEIGNEUR en toute occasion.
 
L'imploration des Bienfaits de DIEU et la quête de Son Pardon à travers des oeuvres pies et des aumônes, toute personne qui est à même de s'en acquitter je voudrais qu'elle le fasse, les disciples mourides plus particulièrement.
Je souhaite également que nous procédions à la lecture du Saint Coran en sus de ces oeuvres pies. Que chacun lise donc le Coran autant de fois que possible dans l'intention de se rapprocher de DIEU par la repentance et l'imploration de Son Pardon.
Il est une Sagesse que le Cheikh a enseignée :
"DIEU a doté tout être humain de deux types de ventres : son ventre physiologique et celui constituant l'intérieur de sa tombe...
Que le ventre situé dans son corps ne le préoccupe pas outre mesure car DIEU qui l'en a pourvu Se Charge de lui assurer la subsistance à même de l'alimenter. Que le "ventre" de sa tombe soit son unique préoccupation car tout ce qu'il n'y aura pas prévu, point il ne l'y trouvera..."
En outre, ce monde d'ici-bas s'éloigne avec célérité et, à jamais, il passe, aucune poursuite ne pouvant l'atteindre ; plus tu tends vers lui, plus il t'échappera...
Quant à notre SEIGNEUR, plus tu t'évertues de t'approcher de Lui, davantage Il se rapprochera de toi et si tu te diriges résolument vers Lui, Il courra à ta rencontre. 

Dirigeons nous par conséquent vers DIEU...
Je rappelle cela instamment, d'abord à ma propre personne, ensuite à toute personne à qui je suis en devoir de donner des directives et à quiconque vient les solliciter auprès de moi. Je le rappelle également à toute personne avec qui je partage l'Islam.
Pour ma part, j'atteste que l'Islam est la seule religion que je professe et jamais je n'y associerai autre chose. Aussi toute cause qui lui est extérieure, je ne saurai ni la promouvoir ni en faire obstacle et n'en suis absolument pour rien...
Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions de DIEU soit sur vous.

Sermon de Cheikh Saliou Mbacke sur La Crainte de Dieu

Ce Sermon fut prononcé par Cheikh Salih Mbacké à l'occasion de la fête de l'Aid-el-Adha (Tabaski), célébré le mardi 1er Juin 1993 à Touba.

Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions de DIEU soient sur vous. J'adresse mes salutations à tous Frères musulmans, vous exprime ma déférence et vous présente mes excuses tout en acceptant les vôtres.
Nous rappelons à tous nos Frères musulmans la raison de notre existence et de notre séjour terrestre, à savoir l'Adoration de notre SEIGNEUR.
Nous Le prions de nous accorder l'Absolution et le Pardon, de nous assurer Son Assistance contre notre âme charnelle "cette âme qui incite au mal". Nous LUI
demandons Grâce et Le prions de nous gratifier de la Faveur d'accomplir ce qu'Il nous a choisi et recommandé.
[LUI qui a dit] :
"Nous avons recommandé à ceux qui ont reçu le Livre et à vous-mêmes de craindre DIEU."
"Assurément, il te fut révélé, à l'instar [des Prophètes] qui t'ont précédé : si tu associes DIEU à quoi que ce soit d'autre ton oeuvre sera annulée et tu seras du nombre des perdants."
"Adore plutôt DIEU en toute exclusivité et sois du nombre des reconnaissants."
"Ô vous qui croyez ! Redoutez DIEU de la plus révérencielle des craintes."
"Craignez DIEU autant que vous pouvez"
[Il figure également dans une tradition du Prophète] :
"Les actions ne valent que par les intentions qui les ont inspirées. Chaque homme n'aura que le fruit de son intention..."
Je fais de ces Recommandations un viatique personnel que je partage avec tous mes Frères musulmans...
Relativement à mes condisciples mourides, je leur rappelle en particulier ces quelques vers du Cheikh :
"Mes écrits possèdent la vertu d'assurer la Bonne Education Spirituelle à tout novice de même qu'ils font accéder l'initié à DIEU"
"DIEU a mis dans mes écrits les Secrets de la formule "Laa ilaaha illa Laah"."
"Je détiens un Savoir ne figurant point dans les livres, ne ménage donc jamais ton ardeur dans mon service..."
Nous rappelons cela dans une perspective revivificatrice de la Mouridiyah et rappelons en même temps une attitude du Cheikh dont ceux qui le connurent à la fin de sa vie peuvent témoigner, à savoir que lorsqu'on lui confiait un enfant, il recommandait qu'on l'instruise, l'éduque et l'initie au travail.
Je vous convie à la même chose dans les Daaras que j'ai implantées à Khelcom, même si je reconnais ne pas en être digne. Je le fais afin de bénéficier de la Bénédiction contenue dans ces propos du Cheikh et les rappelle à tous les disciples mourides tout en les y invitant...
"La Louange soit à DIEU qui nous a guidés à ceci ! Nous ne serions assurément point capables de nous orienter tous seuls..." (7:43)
Nous rendons profondément Grâce à DIEU et implorons Son Absolution. Puisse le SEIGNEUR nous favoriser de Ses Bienfaits de toute nature, nous pardonner tous nos péchés, "les premiers comme les derniers, ceux qui sont cachés comme ceux qui sont manifestes, et tous ceux qu'Il connaît mieux que personne..."
La Louange soit à DIEU.
Au Nom de DIEU.
Que la Paix, la Miséricorde et la Bénédiction de DIEU soient sur vous.

Sermon de Cheikh Saliou Mbacke sur Les Pièges de l'Âme

Ce Sermon fut prononcé par Cheikh Salih Mbacké à l'occasion de la fête de l'Aid-el-Fitr (Korité), célébré le jeudi 25 mars 1993 à Touba.

Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions de DIEU soient sur vous. Je vous adresse mes salutations, vous mes frères condisciples mourides réunis ici en ce jour, vous exprime ma déférence et transmets mes salutations à tous mes Frères musulmans où qu'ils se trouvent, en raffermissant nos liens de fraternité musulmane.

C'est le lieu ici de vous rappeler ce qui est à l'origine de notre avènement ici-bas et qui motive notre séjour sur terre, à savoir adorer DIEU, notre SEIGNEUR, qui nous a crées à la seule fin qu'on L'adore [LUI qui a dit :]
"Rappelle, car le Rappel profite aux croyants. Je n'ai créé les djinns et les humains qu'à la seule fin qu'ils M'adorent"
"Je ne cherche pas d'eux un moyen de subsistance et ne veux pas qu'ils Me nourrissent. En vérité, c'est DIEU le Grand Pourvoyeur, le Détenteur de la Force Infinie, l'Inébranlable."

"Ô vous les hommes ! Adorez votre SEIGNEUR"

Au fait de nous avoir crées et assignés la mission de L'adorer, Il ajouta Promesse et Menace :

"Quiconque aura transgressé [les Limites de DIEU] et préféré la vie d'ici-bas, la Géhenne sera sa demeure"

"Quant à celui qui aura redouté de comparaître devant son SEIGNEUR et empêché son âme de céder à ses mauvais penchants, le Paradis sera sa Demeure" 

Ces sentences constituent des extraits textuels du Saint Livre...
Il est également dit dans une Tradition Prophétique :

"Le Paradis est entouré par les aversions alors que l'Enfer est bordé de choses désirables."
Dés lors, qu'en plus de ce que DIEU nous a prescrit et de ce qu'Il nous interdit, Il y a inclus que le Paradis est au milieu des choses qui donnent à l'âme charnelle une aversion, quiconque avant d'y accéder devra dominer ce dont son âme répugne.
De même, l'Enfer étant bordé de tentations, c'est-à-dire de désirs profanes, vaincre ces tentations est la cause qui en délivre, s'en détourner seul en préserve...
S'agissant d'autre part de ces choses qui dégoûtent à l'âme, la raison pour laquelle elles sont dénommées aversions autour du Paradis nous est explicitée par le Cheikh qui dit à propos de l'âme charnelle [dans "Les Itinéraires du Paradis"] : "Notre âme charnelle est, par nature, pétrie d'aversion pour tout acte d'adoration."

C'est dire ainsi que DIEU qui l'a créée, l'a façonnée avec une répugnance naturelle pour
les actes d'adoration agrées.
La preuve en est qu'il est un grand nombre de gens qui crient, passent leur temps à
s'agiter, à se disputer et à bavarder vainement, perdent du temps en bavardages futiles
alors que le seul accomplissement de deux rak'as leur est plus aisé et bien plus paisible.
En fait la double Profession de Foi "Il n'existe d'autre divinité si ce n'est DIEU et
Muhammad est l'Envoyé de DIEU" s'avère plus simple que toute autre chose ; n'empêche
pourtant que l'âme penche vers ces autres préoccupations à la place de celle-ci.
En dépit du fait que cette manière de vivre soit des plus pénibles et sans profit véritable,
c'est pourtant le penchant vers lequel l'âme incline plus que vers cette pratique pourtant
plus aisée et pleine d'avantages...
Après cela, le Cheikh poursuivra en précisant que celui qui s'évertue à mortifier son âme
de manière à s'acquitter de ces pratiques recommandées, ses actes d'adoration peuvent
être entachés par des vices de manière à être corrompus...
"Et si l'homme combat pour rompre ces attaches et agit pieusement, l'âme charnelle
tente alors de corrompre son action par des vices jusqu'à ce qu'elle devienne nulle. Si
l'homme réussit à s'affranchir de toutes ces tentations, Satan entreprend alors de le
persuader de son mérite et de lui faire croire à sa prééminence sur les autres..."
Ceci signifie que si l'homme s'évertue à agir pieusement, les vices peuvent s'y glisser et
corrompre son action. Parmi ces vices, on compte l'ostentation. Et même s'il arrive à
dominer celle-ci, l'autosatisfaction peut s'y glisser
C'est-à-dire le contentement envers sa propre personne pour une oeuvre accomplie,
persuadé qu'elle est parfaite, qu'on l'a accomplie exactement comme DIEU l'a prescrite
et qu'elle est exempte d'ostentation.
Le fait même de considérer cela peut engendrer la suffisance. "Leurs oeuvres ont été
réduites à néant...'" du Coran en est alors la conséquence.
Evertuons-nous par conséquent de nous conformer aux Recommandations de DIEU en y fondant bon espoir. Cette bonne espérance est d'ailleurs une attitude que ton SEIGNEUR t'a recommandée. Si donc Il t'a créé pour cette obéissance, tu ne dois point y déroger du moment qu'Il te l'ordonne.
La rétribution qu'on espère de l'exécution de Ses Prescriptions constitue cette espérance, mais nourrir cet espoir et escompter Sa Rétribution dans la désobéissance à DIEU, il ne s'agit point de cela mais plutôt de quelqu'un qui se conforme aux Ordres Divins tout en nourrissant une espérance fondée.

A ce propos, il s'est un jour passé une histoire fort intéressante devant le Cheikh, à même d'étayer nos propos. Le Cheikh avait un jour confié à des disciples la tâche de confectionner une palissade se devant d'être achevée le jour même.
A l'heure de la prière, il passa devant eux pour se rendre au lieu de culte. Peut être l'ont-ils suivi comme d'habitude [puis sont retournés à leur tâche]... Toujours est-il que lorsqu'il revint de la prière il repassa devant eux et les trouva au même endroit. L'on pouvait vraisemblablement penser qu'ils avaient effectué la prière et repris le travail...
Cependant parmi les notables religieux Maures, adeptes qui se trouvaient toujours dans son entourage, il y en eut un pour dénoncer ces disciples. En effet, empressés de terminer à temps leur besogne, ils ne s'étaient pas rendus à la prière. Voulaient-ils, peut être, l'effectuer après avoir fini leur travail pour qu'en tout état de cause les ordres n'outrepassent point les délais fixés...
Ayant compris cela, le Maure les dénonça auprès du Cheikh. Ainsi, arrivé à la hauteur de ces derniers, il s'empressa de l'interpeller : "Cheikh ! Cheikh !", puis en désignant ces fidèles,
Il dit [citant le Coran] : "Qu'est-ce qui vous a donc conduits au Feu Infernal ?" [Verset dont la suite est : " Ils diront : "Nous n'étions pas de ceux qui faisaient la Prière..."]

Et le Cheikh de répliquer promptement (citant également le Coran) :

"Malheur à ceux qui prient !..." [Verset dont la suite est : '"...tout en négligeant leur Prière, qui agissent avec ostentation et refusent de prêter l'ustensile à celui qui en a besoin"]
L'homme se trouve donc suspendu entre ces deux périls : la négligence ou l'annulation des oeuvres.
Ainsi le Cheikh a t-il corrigé ceux-là qui avaient manqué à l'office et leur a intimé l'ordre de défaire tout ce qu'ils avaient pu réaliser au cours du temps imparti à la Prière et de le refaire entièrement. Il a également amendé le notable Maure (en lui indiquant la relativité de son jugement).
Celui qui se trouve donc entre ces deux situations se doit d'être préoccupé et vigilant et surtout penser à sa propre personne. Lorsqu'il est ainsi dit dans le Coran : "...Sur le bord branlant du gouffre" (9 :109), l'on peut y voir le symbole de l'homme confronté à cette situation à double risque où échapper à un danger expose sur le champ à un autre et s'il ne fait pas attention, il peut glisser dans l'un ou l'autre.
Ces versets susmentionnés ne sont ni interprétation, ni commentaire, mais des extraits textuels du Saint Livre... Quiconque oscille donc entre ces deux poids doit constamment faire preuve de persévérance sans jamais s'infatuer ou céder à l'autosatisfaction...
Nous prions DIEU qu'Il nous compte parmi Ses serviteurs dont Il Agrée l'adoration, de nous gratifier de la Piété et de Ses Bienfaits, ces Faveurs qu'Il détient uniquement pour en faire don et dont Il n'attend que qu'on les Lui réclame.
Nous les sollicitons et Le prions de nous inciter à la constance dans le Rappel et la Mention du Nom de DIEU, à la Reconnaissance à DIEU et à LUI demander Pardon.

Que le Salut soit sur vous. Nous nous repentons et demandons Pardon à notre SEIGNEUR et Le prions de nous accorder Ses Bienfaits au même titre que l'Absolution...

Serigne Saliou Mbacké (1915-2007) Cinquième Calife de Cheikh Ahmadou Bamba

A Diourbel vers 1915, naquit celui qui plus tard allait devenir le 5ème khalife de Serigne Touba. Sa modestie sans égale, sa générosité, son désintéressement pour ce bas monde et sa piété lui valurent au delà même de la communauté mouride une estime notoire de toute la Ummah musulmane. Serigne Saliou fut rappelé à Dieu le vendredi 28 décembre 2007.

Grand producteur, il a réalisé un énorme projet agricole (Khelcom) sur une surface de 45000 ha. Il reprit de nombreux travaux de rénovations aussi bien internes qu'externes de la mosquée et la construction de l'université islamique qu'avait entamée son frère et aîné Serigne Abdoul Ahad Mbacké.

Il met en place un plan de viabilisation de terrains d'environ 100 000 parcelles et un réseau d'électrification de la ville. De même une canalisation a été effectuée pour une meilleure évacuation des eaux de pluie. Que Dieu le Tout Puissant Le garde longtemps et en bonne santé au devant de la communauté musulmane afin qu'il puisse réaliser tous ses voeux dans cet acte bénit.

Toutefois des contributions aussi bien individuelles que collectives ont été constituées. Tel est le cas du dahira Matlaboul Fawzeyni qui s'occupe de la propreté de la ville et qui a mis en place le projet d'un hôpital. Nous pourrons aussi citer le dahira Tawfiqoul Hadi qui effectue des interventions ponctuelles dans les centres médicaux avec notamment l'achat de deux ambulances. Pour ce qui concerne la contribution individuelle, la participation des talibés est loin d'être négligeable. Entre autre, certaines participations ont suscité l'attention de la confrérie. A cet égard, on peut noter celles du célèbre et défunt talibé Ndiouga Kébé mais aussi d'un certain anonyme pour une participation de 500 millions cfa tel que nous l'avait fait savoir Serigne Abdoul Ahad Mbacké lors de son appel pour l'extension de la mosquée.

L'image que le Cheikh a voulu donner à Touba n'est que spirituelle. Son célèbre poème intitulé "Matlaboul Fawzeyni nous" en donne la preuve. Poème dans lequel il s'exprime en implorant Dieu en ces termes : "Seigneur, pour Toi sont fondés Darou Salam et Touba. Fait que ces lieux soient paradisiaques". "Donne moi la pérennité de ce que Tu aimes et agrée ma demeure Touba qui T'appartient".

Elue par Dieu la ville de Touba occupe une grande importance pour Khadimou Rassoul. Il ne l'a créée que pour adorer et rechercher l'agrément de Dieu. Son attachement à la ville sainte montre son désir de faire de Touba un lieu de culte, d'éducation et de perfectionnement spirituel conformément à la Sunnah du prophète Mahomet (P.S.L.). Il formula cette volonté par ces vers : "Fais ma demeure, la cité bénite de Touba, un centre de la science, un lieu favorable à l'ouverture d'esprit et à des méditations saines qui sanctifient Dieu en permanence !

Fais de ma demeure Touba un lieu de sanctification , un temple de vérité, le respect de l'orthodoxie et des préceptes traditionnels et un lieu de protection contre l'hérésie!
Fais de ma maison, la maison de celui qui cherche la droiture !"

Cependant après ses exils au Gabon et en Mauritanie, il n'y est retourné que pour y être inhumé. Durant son établissement à Diourbel, ses frères cadets : Mame Thierno Birahim et Cheikh Anta avaient demandé à l'autorité coloniale d'autoriser le Cheikh de retourner au moins un moment à Touba. Mais cette requête fût vaine. Donnant l’exemple du bien, de la crainte révérencielle envers son Seigneur, il était facile à Cheikh Saliou de recommander aux disciples, mais aussi à tous les musulmans, d’avoir à cœur le retour à Dieu, les actions de grâce, l’adoration et le travail. C’est à ce titre, qu’il représentait sans aucun doute un trésor de sagesse et de paix, un pôle, une référence à laquelle chacun pouvait avoir recours dans les moments de confusion et d’incertitude.

Son désintéressement vis-à-vis du clinquant de cette vie, laissait comprendre aux gens quelque peu avertis, que tout ce qui a une fin, une finitude, ne doit pas être considéré comme durable, réellement. Les wolofs diraient « louy diékh yagoul ».
Les qualités que voilà ont inspiré de manière très forte l’action que Serigne Saliou a menée toute sa vie durant.

D’abord l’éducation fut son occupation continue et depuis fort longtemps ; ses daaras éparpillés à travers le pays (gott, ndiapndal, ndiouroul,ndooka …) datent de plus d’un demi-siècle. Et enfin Khelcom le dernier établissement leur a ravi la vedette en raison des ses dimensions.

Dans ses écoles, l’enseignement du Coran et l’éducation religieuse étaient associés au travail pour indiquer qu’il s’agissait d’activités inséparables. L’apprentissage du travail chez les jeunes leur confère la conscience qu’il permet à l’homme de s’accomplir, d’être utile à lui-même et à la communauté. Quant à l’éducation, elle a pour but dans ces daaras de faire connaître aux jeunes disciples le sens de la vie, les règles de comportement dans la société, les normes spirituelles et morales dont l’observation assure à chacun la sauvegarde de son humanité. L’accent est également mis sur les sciences religieuses car pour Serigne Saliou, la foi en Dieu est la principale dimension de l’homme. Cette entreprise d’éducation, qui s’adressait à des milliers d’élèves était entourée du plus grand soin de la part de Serigne Saliou qui y consacrait d’énormes ressources, donnant ainsi le signe d’un engagement personnel, profond.

D’un autre coté, pour la famille de Serigne Touba, Serigne Saliou avait la plus grande attention.
Jusqu’à son avènement à la tête de la confrérie, il avait régulièrement remis aux différents khalifes l’intégralité du produit de ses champs : il n’a jamais « goûté » à ses récoltes.

Devenu Khalife il avait fait son affaire de toute les charges concernant la grande mosquée de Touba (entretien, éclairage…). Egalement les frais liés au fonctionnement de tous les forages alimentant en eau la ville de Touba (électricité) étaient couverts par ses soins.

De même, il avait annoncé avoir réuni à hauteur de 10 milliards de Francs CFA des ressources qu’il entendait consacrer à la modernisation de Touba (voirie assainissement etc.). Et c’est cette détermination qui a amené l’Etat à se souvenir que de telles infrastructures étaient de sa responsabilité, puisque qu’il s’agissait d’équipements publics.

En tout état de cause, l’initiative de Serigne Saliou est à saluer pour sa grande valeur d’exemple : en effet, on a rarement vu une personnalité qui ne détient pas un record de richesse, être prête à allouer à un projet de ce type une telle fortune, tout en sachant d’avance que le bien produit avec cet argent n’entrerait pas dans l’héritage revenant à ses descendants.

Enfin, il a jeté, par la mise en oeuvre d’un lotissement gigantesque, les bases d’une nouvelle extension de la ville de Touba démontrant ainsi, à suffisance, sa claire vision de ce que cette ville est appelée à devenir dans les prochaines années.

Par les considérations que voilà, nous avons donné notre lecture de cette vie exemplaire, qui nous enseigne que les valeurs d’humanisme doivent être le substrat, le fondement de l’activité des hommes. Pour le musulman l’homme est le lieutenant de son Créateur sur terre, ainsi que nous l’apprenons dans la sourate 2 (Baqarah, verset 30) du Saint Coran. Pour réussir cette mission il doit s’armer de savoir mais surtout de vertu pour ne pas corrompre cette terre et ses semblables.